L'Algérie octroie une place privilégiée, voire prépondérante, à son partenaire russe dans le domaine de la coopération militaire. La coopération militaire se raffermit entre Alger et Moscou, à la faveur de la visite officielle qu'effectue depuis mardi le général d'armée Youri Nikolaevitch Balouevski, premier adjoint au ministère de la Défense et chef d'état-major général des forces armées de la Fédération de Russie. Le chef d'état-major de l'armée russe, est arrivé, à Alger, ce mardi, à l'invitation du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP). Cette visite, indique un communiqué du département de la Défense, fait suite à celle effectuée en Fédération de Russie en mai 2005, par le chef d'état-major de l'ANP. Reçu par le chef de l'Etat, M.Balouevski a affirmé que sa visite obéit à la logique d'intensifier ce partenariat. «Nous oeuvrons à accélérer et intensifier la coopération entre nos deux Etats, spécialement dans le domaine militaire» note le chef d'état-major des forces armées russes, à l'issue de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat, et ministre de la Défense. Aucune autre information n'a filtré de l'entretien entre le président et son hôte russe. Cependant, il est clair que dans la sillage de sa stratégie de politique internationale, l'Algérie, qui a opté pour la diversification de partenaires étrangers en matière d'armement, octroie une place privilégiée, voire prépondérante, à son partenaire russe. Le meilleur exemple est l'accord paraphé entre les deux pays lors de la visite éclair qu'a effectuée, en mars dernier, le président russe Vladimir Poutine en Algérie. Le contenu de cet accord a porté sur la livraison, au profit de l'Algérie, d'avions de combat russes, et ce, pour un montant global de 3,5 milliards de dollars. En contrepartie de cet achat par l'Algérie de ce matériel de guerre, la Fédération de la Russie s'est engagée à effacer la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars. Un accord, qui, rappelons-le, n'a pas manqué de susciter moult réactions. Ainsi, les Etats-Unis et la France, qui sont partenaires de l'Algérie dans plusieurs domaines d'activité, ne sont pas restées indifférentes à la signature de cet accord qualifié d'«exceptionnel», car jamais un tel contrat n'a été obtenu par la Russie depuis 44 ans.