L'avion Oran-Paris, d'Air Algerie, qui a décolle hier à 17h30, a connu une péripétie qui s'inscrit dans l'ére du temps. Les passagers, pris de panique, ont vu ,durant près de heures, la mort défiler devant leurs yeux, se remémorant les tristes épisodes de détournements d'avions par des terroristes. A 10 000 mètres d'altitude, assis à l'avant de l'avion, un passager ,assez jeune, se leve et lance aux passagers: «Ne bougez pas , sinon vous mourrez tous! J'ai placé des explosifs dans l'avion et je peux à tout moment appuyer sur le détonateur pour faire exploser l'avion. Ne vous levez surtout pas de vos sièges et gardez vos mains sur la tete, sinon je ferai précipiter l'avion sur le sol.» Les hotesses de l'air et les stewards sont paralysés par les menaces du jeune forcené. Des passagers récitent la ‘chahada', les enfants et les fèmmes pleurent. L'atmosphère était intenable à bord de l'avion. Le commandant de bord et son copilote espèrent un dénouement heureux et tentent de négocier avec l'auteur du détournement. Il etait excité et ses propos incohérents. Conservant tout son sang froid, le commandant de bord essaie d'en savoir plus. A-t-il affaire à un terrrorist, un vrai,ou à un malade mental? L'ombre de Ben Laden ressurgit brutalement avec son cortège d'horreur et la tragédie du World Trade Center raviva les esprits. Au moment ou le pilote rejoint la cabine pour se préparer à l'attérissage sur l'Aéroport Roissy Charles De Gaulle, l'auteur du détournement réitera ses menaces de faire exploser l'avion en plein vol au-dessus de Paris. Le commandant de bord d'Air Algérie a la totale certitude, à ce moment , qu'il avait à faire à un cas relevant de la psychiatrie. Il alerta la tour de contrôle pour annoncer que le vol Oran-Paris était en danger et qu'un passager veut faire exploser l'avion. A l'aéroport français, c'est le branle bas de combat. Les forces de sécurité sont mobilisées. Le ministère de l'Intérieur français est informé. Des mesures préventives sont prises, et le GIGN, comme dans l'épisode douleureux de l'Airbus, en décembre 1994, est requis pour passer à l'action. Vers 19h, quand l'avion d'Air Algerie attérit à Roissy Charles De Gaulle, il est immédiatement orienté vers un espace isolé, comme l'exige ce genre d'évenements. Des négociations entre le forcené et l'équipage algérien amorce un nouveau virage. On avait bel et bien affaire à un fou. Il ne mit pas à exécution ses menaces . Le pilote avertit les autorités françaises que la situation à bord est maitrisée et que l'auteur de la tentative de détournement est disposé à se rendre . C'est ce qu'il fait et le cauchemar prend fin. . On ne deplore aucun blessé L'auteur de la tentative du détournement est un Franco-algérien. Le Directeur Général d'Air Algerie, M.Tayeb Bennouis, informé depuis le début de l'incident , a suivi minute après minute, les péripéties de ce vol en prodiguant ses conseils.Selon lui, l'équipage de l'avion a fait preuve d'une grande maitrise de la situation, car, confiant en la rigeur du dispositif sécuritaire existant au niveau de l'Aéroport de Essenia et qu'il est pratiquement impossible à tout individu d'y faire passer des armes ou des explosifs. On nous signale que les policiers français qui se sont introduits dans l'avion, après le dénouement, ont procédé à des fouilles sur les passagers en leur faisant subir au passage des brimades très désobligeantes. Finalement il y eut plus de peur que de mal.