L'enveloppe financière destinée à la recherche scientifique est estimée à environ 70 milliards de centimes, mais le problème de sa mauvaise gestion se pose toujours avec acuité. L'administration centrale de l'enseignement supérieur et les directeurs des établissements annexes des universités ont signé dix-neuf contrats de financement au profit des laboratoires, lors de la journée d'information organisée jeudi dernier à l'hôtel El-Aurassi. Ainsi, 16 contrats dont le montant est de l'ordre de 3,7 milliards de dinars sont destinés au fonctionnement de 140 laboratoires, et 6 autres contrats de 1,5 milliard de dinars pour financer l'équipement de 32 laboratoires. L'opération entre dans le cadre du Fonds national de la recherche scientifique et du développement technologique créé en 1996. Selon le directeur de la coordination de la recherche auprès du ministère de la Recherche scientifique, M.Zitouni, les financements, obtenus par ce fonds, émanent principalement du partenariat international, de subventions de l'Etat ou d'entreprises publiques et privées. Cependant, à voir le montant «faramineux» de ces enveloppes, le problème des ressources financières ne se pose pas avec autant d'acuité que celui de la mauvaise utilisation de l'argent destiné à la recherche scientifique. Souvent ces financements se perdent dans les méandres bureaucratiques avant d'aboutir au chercheur. Un manque flagrant subsiste encore au niveau de «l'environnement du laboratoire de recherche». Lors de cette journée d'information, les responsables du secteur ont annoncé la création de 600 postes budgétaires. Une nouveauté depuis 1995 et qui permettra le recrutement de 600 chercheurs. En revanche, rien n'a été prévu en matière de personnel de soutien dans les laboratoires. Le rôle des techniciens et autres agents spécialisés dans l'assistance du chercheur est souvent déterminant. Par ailleurs, les 454 laboratoires existant sur le territoire national, outre la centaine d'autres qui attendent leur agrément, bénéficieront dans le cadre du programme Ntic (Nouvelles technologies de l'information et de communication), d'une connexion internet et intranet, en attendant d'atteindre le ratio 1 micro-ordinateur par chercheur en 2003. Des participants à cette cérémonie ont insisté sur la priorité de faire des laboratoires de recherche un espace au service de la société et de l'économie nationale, sans quoi, ont-ils souligné, les 6,4 milliards de dinars destinés à la recherche connaîtront le même sort que les budgets passés. A ce titre, ils ont relevé le problème du dessalement de l'eau qui coûterait beaucoup moins cher si on utilisait la technologie nucléaire. Il se trouve que «rien n'a été envisagé en se sens» dans les quatre projets de dessalement engagés par les pouvoirs publics.