Toutes les tentatives de travestir la réalité ne feront que conforter la lutte du peuple sahraoui. Le ridicule ne tue pas, dit-on. Un adage qui s'applique aux autorités marocaines, qui, subitement, découvrent les vertus du respect des droits de l'homme dans les camps de réfugiés sahraouis. Le Royaume chérifien, qui, des années durant, bloque tout processus d'autodétermination du peuple sahraoui, faisant fi des résolutions internationales allant dans ce sens, se «lamente» sur la tragédie vécue au quotidien par les populations sahraouies. Après la répression dans le sang des manifestants sahraouis dans les territoires occupés, le Makhzen, voulant faire diversion sur une situation sociale des plus chaotiques, se fait, comble de l'ironie, le porte-parole des «séquestrés de Tindouf». S'exprimant par la voix de l'un de ses relais, à savoir Le Matin du Sahara, qui affirme que plusieurs associations de défense des droits de l'homme, établies au Maroc ou à l'étranger, attirent l'attention sur la «torture» qui prévaut dans les camps, les responsables marocains ne cherchent en réalité qu'à faire la promotion de leur fameux projet d'autonomie, qui apparemment, ne trouve pas preneur, en dépit de la campagne menée par Rabat auprès de plusieurs capitales étrangères. Par ailleurs, il est à se demander où étaient passées les prétendues ONG internationales quand les réfugiés sahraouis avaient failli crever de faim, après la rupture des stocks de produits alimentaires? Poussant le ridicule à son comble, les serviteurs de Sa Majesté expliquent les conditions dans lesquelles vivent les réfugiés sahraouis, par le fait que ce sont les responsables de la Rasd et à leur tête, Mohamed Abdelaziz, qui en sont à l'origine. «Malgré les nombreux appels lancés pour la levée du blocus imposé aux séquestrés marocains dans le sud-ouest de l'Algérie, ces derniers sont toujours retenus contre leur volonté dans des conditions inhumaines», souligne, pour sa part, le Comité spécial chargé du «Sahara marocain» en Europe, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU. Le plus grave, mais néanmoins somme toute attendu, c'est que ces «voix» hostiles à l'autodétermination du peuple sahraoui, n'ont pas raté l'opportunité pour s'en prendre à l'Algérie. D'ailleurs, le comité sus-cité, dénonce «l'arbitraire et l'incarcération inhumaine de ces détenus par les autorités algériennes qui, au demeurant refusent le recensement global des Sahraouis marocains et transgressent toutes les réglementations et obligations internationales». A propos, qui milite pour la liberté du peuple sahraoui et lui a porté sa contribution humanitaire? Le constat est là, et les comités fantoches du Royaume chérifien le reconnaissent. La situation dans les camps des réfugiés est préoccupante. La torture, les enlèvements des militants des droits de l'homme et le déni de liberté sont des pratiques propres au Makhzen. Toutes les tentatives de travestir la réalité ne feront que conforter la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination.