L'objectif est de réduire à moins de 10% le nombre actuel d'analphabètes. Le taux d'analphabétisme en Algérie a baissé pour atteindre 21,39% en 2005, soit 6,3 millions de personnes, alors qu'il était de 26,50% en 2002. Ce taux était de 31,90% en 1998 et représentait une population de près de 7,5 millions. C'est ce qu'a déclaré la présidente de l'association algérienne d'alphabétisation Iqraa, Mme Aïcha Barki, lors de la session ordinaire du Conseil exécutif du réseau arabe d'alphabétisation et d'enseignement des adultes, organisée à l'initiative de l'association en présence de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Mme Barki a avancé les derniers résultats réalisés par son association depuis sa création concernant ce fléau. L'association, dit-elle, a réussi à alphabétiser 569.824 personnes dont 474.689 femmes et intégrer plus de 10.000 enfants dans les écoles en application de l'ordonnance du 16 avril 1976 qui définit le système éducatif algérien. Malgré que ce taux se réduit sensiblement, il constitue toujours un obstacle au développement de la société algérienne, estime-t-elle. Pour pallier les conséquences de ce phénomène, une stratégie nationale d'alphabétisation a été mise en place pour laquelle une enveloppe financière de 300 milliards de centimes a été débloquée. «Dans le cadre de cette stratégie, l'Algérie s'est fixée l'objectif de réduire à moins de 10% le nombre actuel d'analphabètes», a déclaré Mme Aïcha Barki. Pour rappel, durant l'année scolaire 2003/2004, le nombre d'inscrits dans le cadre du programme d'alphabétisation était de 138.974 dont 78,80% de femmes. «On ne peut parler de développement de la santé ou d'un autre secteur sans lutter contre l'illettrisme», dira-t-elle. Elle rappelle qu'en Algérie, la scolarisation est obligatoire; tout enfant ayant atteint l'âge de six ans révolus, est, régulièrement et obligatoirement, inscrit à l'école dépendant de la circonscription du lieu où il réside. Ce droit constitutionnel ne peut être contesté ni par les parents ni par les institutions chargées de l'appliquer. Mme Barki interpelle la Ligue arabe pour assumer ses responsabilités et inscrire ce sujet au centre de ses préoccupations. De son côté, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi a souligné la nécessité de lutter contre l'analphabétisme, notamment culturel, déplorant le manque d'intérêt que portent les populations des pays arabes à la culture. Dans le monde arabe, le taux global d'analphabétisme enregistré durant l'année 2006 s'élève à 33%, selon la secrétaire générale adjointe des Affaires sociales de la Ligue des Etats arabes, Mme Nancy Bakir, présente à cette rencontre. «Le taux des analphabètes chez les populations des pays arabes, dont l'âge dépasse les 10 ans, s'élève à 33%, alors qu'il a atteint les 50% chez les femmes», a précisé Mme Bakir. Soulignant que le taux d'enseignement obligatoire dans les pays arabes est de 77%, la représentante de la Ligue arabe a déploré, toutefois, que «12 millions d'enfants ne sont pas scolarisés dans ces pays».