Le chef de l'Etat a mis en garde contre les risques de terrorisme nucléaire et appelé à la dénucléarisation du Moyen-Orient. Le président de la République a souligné hier, l'urgence d'accélérer le processus de ratification devant hâter l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction des essais nucléaires. Dans un discours, prononcé à l'occasion de l'ouverture de la conférence régionale africaine sur l'énergie nucléaire qui se tient à l'hôtel El Aurassi, et dont les travaux se poursuivent jusqu'à aujourd'hui, Abdelaziz Bouteflika a alerté l'opinion internationale quant «au risque que des armes nucléaires ou des sources radioactives tombent entre les mains de groupes terroristes ou autres acteurs non-étatiques». Le président de la République a ajouté, par là même, que ce processus de ratification devra «contribuer à un meilleur respect des principes fondamentaux qui déterminent l'avenir de la sécurité mondiale en décourageant la course aux armements dans ses dimensions tant horizontales que verticales». Pour le président Bouteflika, la prochaine édition de la conférence d'examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires «doit déboucher sur la réalisation de progrès significatifs dans la mise en oeuvre équilibrée et équitable du Traité», afin, a-t-il indiqué, d'«enrayer les menaces et les risques qui pèsent sur la paix et la sécurité internationale». Il faut rappeler, en ce sens, que le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, élaboré en 1968, est entré en vigueur en 1970, et ce, après qu'il eut été ratifié par les gouvernements dépositaires, dont les Etats-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, l'Union des Répu-bliques socialistes soviétiques. Aujourd'hui, 189 pays ont ratifié ce Traité. Le président de la République a souligné la préoccupation qui se développe dans les Etats non dotés de l'arme nucléaire, «face aux pressions exercées sur eux à l'effet de contracter sans cesse de nouvelles obligations, au nom de la prolifération». Alors «que les mesures concrètes de désarmement déjà négociées et convenues, au niveau international, ne sont pas appliquées et que les Etats dotés de l'arme nucléaire tardent à honorer leurs engagements à progresser de façon substantielle dans la réduction de leurs arsenaux nucléaires». Le chef de l'Etat a souligné, par ailleurs, que l'Afrique «a été pionnière dans le désarmement nucléaire» et qu'elle a été d'un «apport important» à l'universalisation du Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Il a ajouté, à ce propos, que le continent africain «mesure l'impact crucial du développement durable dans sa quête persévérante d'une ère de progrès et de prospérité pour ses peuples». Soulignant l'engagement de l'Algérie en faveur de l'amélioration de la coopération entre les pays africains, le président Bouteflika a relevé «avec satisfaction» les «progrès» enregistrés dans le cadre des programmes de coopération de l'Aiea avec les Etats africains. A cet égard, il a précisé que l'un des objectifs de cette conférence est d'«encourager les pays africains à améliorer leurs capacités pour tirer profit des progrès scientifiques et technologiques enregistrés dans le domaine nucléaire, (...) en appui à la paix, à la santé et à la prospérité de nos populations». Ces applications, a-t-il encore expliqué, «ne sont pas hors de portée des pays en développement et ne doivent pas constituer un privilège dont ne bénéficieraient que les pays dotés de bases industrielles et technologiques importantes». De son côté, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), M.Mohamed El Baradei a exprimé son souhait que les pays détenant l'énergie nucléaire n'utilisent cette dernière que «pour des applications pacifiques les plus diverses, que ce soit la production de l'électricité, le diagnostic de maladies et le traitement du cancer, de nombreuses applications industrielles ou encore la stérilisation de produits alimentaires et médicaux». Le Nobel de la paix a, également, appelé les Etats détenant des installations nucléaires à honorer leurs engagements internationaux et n'utilisent pas leur programme civil à des fins militaires. Le responsable de l'Aiea, auquel le chef de l'Etat a offert un déjeuner d'honneur, a souligné l'importance d'investir dans la science et la technologie pour affronter les défis nationaux et globaux associés aux différents domaines socio-économiques. Il est à noter que, à ce jour, 145 pays ont conclu des accords de garantie avec l'Aiea. Ils soumettent, de ce fait, leurs installations nucléaires au contrôle de ladite agence.