Un accord de coopération sera signé entre les deux Parlements. La loi du 23 février 2005, glorifiant le colonialisme en Afrique du Nord, sera, à coup sûr, le thème principal des discussions qu'aura le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Saâdani, avec son homologue français, Jean-Louis Debré, à l'occasion de la visite de travail de trois jours qu'il compte entamer à partir du 19 janvier. «Je vais me rendre, le 19 janvier en Algérie, avec une délégation de députés représentant les quatre tendances politiques de l'Assemblée nationale, afin d'établir des liens plus profonds entre les parlementaires algériens et leurs homologues français», a déclaré, hier, à l'APS, M.Debré en marge de la présentation des voeux du Nouvel an à la presse. Le président UMP de l'Assemblée française a ajouté que cette visite vise à «sceller une coopération entre nos deux assemblées». Un accord de coopération sera signé entre les deux parties au cours de cette visite qui intervient à l'invitation «des autorités algériennes» a précisé Jean-Louis Debré, qui a ajouté qu'au «terme de cet accord de coopération, nous aurons entre députés et fonctionnaires algériens et français des relations suivies et permanentes dans l'intérêt des deux pays». Dans un clin d'oeil politique au traité d'amitié que devait signer les deux pays, Jean-Louis Debré a souligné: «Je crois que l'Algérie et la France ont un avenir commun». Cependant, les discussions devront être axées sur la loi du 23 février 2005, vantant l'aspect positif de la colonisation française tout en taisant outrageusement les affres, les humiliations et les spoliations du peuple algérien du fait de cette dernière, et qui a été adoptée sous la présidence, justement, de Jean-Louis Debré. Aussi, l'occasion est propice pour annoncer une repentance de la France d'autant que ce dernier pourrait quitter le «perchoir» de l'Assemblée française à la fin du mois de février pour celui de la présidence du Conseil constitutionnel. Cette loi, même si elle a été amendée entre-temps, a soulevé l'ire des autorités algériennes qui n'ont cessé de dénoncer cette loi. Un point sur lequel l'Algérie ne badine pas. Une requête que le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a réitéré, samedi dernier, lors de son passage au forum de l'Entv, en déclarant: «La France doit présenter ses excuses pour les actes de destruction qu'elle a commis en Algérie». Et d'ajouter «nous sommes prêts à oeuvrer avec la France à condition que cela ne soit pas au détriment du devoir de mémoire», car a-t-il dit, les relations entre l'Algérie et la France obéissent à un certain nombre de facteurs qui ne sauraient être ignorés. Cette loi n'a pas été faite à la suite d'un projet de loi gouvernemental, mais bien en catimini; sur une proposition de loi d'un député du parti majoritaire UMP. Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale française, soutenu par le parti UDF, avait déposé une motion demandant l'annulation de cette loi, mais le groupe UMP, majoritaire, n'avait pas jugé utile de se déjuger. Il a fallu une montée au créneau du président Chirac lui-même, farouche défenseur d'un rapprochement avec l'Algérie, pour voir les choses évoluer dans le bon sens.