Le caractère public de l'enseignement supérieur est un choix politique. Profitant d'une rencontre samedi, avec les responsables des différentes organisations estudiantines, le premier responsable de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a réitéré que «la privatisation de l'enseignement supérieur n'est nullement à l'ordre du jour». Rachid Harraoubia a précisé, dans ce contexte, que le maintien du caractère public de l'enseignement supérieur, au double plan pédagogique et social, est «un choix politique». En ce sens, a-t-il dit, il a pour objectif de permettre à tous les étudiants algériens, «quelle que soit leur catégorie sociale», d'obtenir un diplôme supérieur, tout en accordant la «priorité aux étudiants pauvres» en respect «du principe de l'égalité des chances». Le ministre a laissé la voie ouverte à ceux qui disposent de moyens et qui désirent exploiter ce créneau mais encore doivent-ils le faire, a-t-il averti, «loin des structures universitaires publiques». Mettant à profit cette rencontre, le ministre a levé tout équivoque quant au système LMD (Licence-Master-Doctorat) en affirmant qu'il «ne sera pas imposé aux étudiants» et que les anciens diplômes ne seront pas supprimés. «L'étudiant, a-t-il martelé, aura le droit de chosir entre les deux systèmes». Il précisera, en outre, que «la mise en place du système LMD répond aux démarches visant l'adaptation de l'enseignement supérieur algérien aux évolutions enregistrées dans ce domaine à l'échelle mondiale, de façon à ce que les diplômes attribués par l'Université algérienne soient valables partout dans le monde». Et d'enchaîner que le niveau de l'étudiant algérien est loin d'être faible, et pour preuve, a-t-il dit, «certaines universités étrangères ont proposé aux universités algériennes l'équivalence des diplômes attribués.» Le ministre a relevé, par ailleurs, que le secteur de l'enseignement supérieur enregistre «une renaissance sans précédent», précisant, pour illustrer sa conviction qu'un «budget a été dégagé pour l'ouverture de 650.000 nouvelles places pédagogiques et 40.000 lits.» Le ministre, qui s'est en outre félicité de «l'affluence record» sur certaines filières pédagogiques cette année, n'a pas manqué de relever le «niveau acceptable atteint en termes d'hébergement au niveau de certaines résidences universitaires où sont recensés deux étudiants par chambre.» Il regrettera, cependant, l'insuffisance en matière de restauration tout en s'engageant devant les représentants des étudiants à oeuvrer à la réalisation de cet objectif dans les meilleurs délais. Pour faciliter la communication entre étudiants, enseignants et la tutelle, et rapprocher l'ensemble des acteurs de la communauté universitaire, le ministère prévoit l'ouverture, prochaine, d'une chaîne de télévision universitaire diffusant «quatre heures par jour.» Sur un autre plan, Harraoubia a exhorté les organisations estudiantines à poursuivre le dialogue initié, en programmant, avant la fin de l'année 2007, une réunion d'évaluation des volets pédagogique et social de l'étudiant, en vue de combler les lacunes entachant le secteur avant l'entame de l'année prochaine. Il y a lieu de rappeler, qu'après les enseignants des lycées techniques, les professeurs d'université protesteront mardi, soit le 16 du mois en cours à travers toutes les facultés du pays contre l'assignation à comparaître devant la justice les 11 et 12 janvier à Alger de plusieurs enseignants.