Zied Ghodhbane, étudiant tunisien de 27 ans, a été condamné à 11 ans de prison ferme pour «appartenance à une organisation terroriste», en allusion au Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien. Le tribunal de première instance de Tunis a condamné un étudiant, Zied Ghodhbane, à 11 ans de prison ferme pour «appartenance à une organisation terroriste», en allusion au Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien (Gspc), cite un journal on line et AP s'appuyant sur les déclarations de son avocat, Me Samir Ben Amor. Le prévenu, âgé de 27 ans, avait été arrêté en Algérie en mai 2005 et remis aux autorités tunisiennes. Lors de son interrogatoire, il a nié l'accusation pour laquelle il était jugé, avançant qu'il s'était rendu en Algérie pour des études. Les avocats de la défense ont, quant à eux, plaidé l'innocence de leur client en s'appuyant sur ce qu'ils qualifié des «procès-verbaux irréguliers» et «les atteintes aux procédures». Ils ont dénoncé les tortures dont le terroriste présumé aurait fait l'objet, réclamant au tribunal d'ordonner une expertise médicale à cet effet. Deux autres prévenus arrêtés en Tunisie et qui étaient en état de liberté ne se sont pas présentés à l'audience. Ils ont été condamnés à deux ans d'emprisonnement chacun, le premier pour avoir «financé» le départ de Ghodhbane en Algérie, en lui prêtant la somme de 5000 dinars et le deuxième pour «tentative d'adhésion à une organisation terroriste», a déclaré Me Ben Amor à l'Associated Press. Ce jugement fait partie d'une série de procès similaires dans lesquels sont impliqués des centaines de jeunes arrêtés, en vertu de la loi antiterroriste votée par le Parlement tunisien, en décembre 2003. Il intervient quelques semaines après les accrochages qui ont opposé, aux environs de Tunis, les forces de sécurité à un groupe armé qualifié de «salafiste terroriste», dont six membres se sont infiltrés à travers les frontières terrestres algériennes, selon le ministre tunisien de l'Intérieur, Rafik Haj Kacem. Les accrochages qui avaient débuté le 23 décembre et ont pris fin le 3 janvier, se sont soldés par 12 morts et 15 arrestations du côté des «salafistes», tandis que les forces de sécurité ont compté deux morts et trois blessés. Il s'agit des premières condamnations liées à des islamistes depuis les arrestations liées, il y a plusieurs années, aux activités des membres du Mouvement de la tendance islamiste (MTI), de Racheed al-Ghanouchi. Deux semaines après la tentative déjouée de faire exploser, en plein centre de la capitale tunisienne, les ambassades américaine et britannique, les services de sécurité d'Alger et de Tunis coopèrent activement sur plusieurs fronts, afin de faire pièce à de nouvelles tentatives des groupes islamistes algéro-tunisiens. Aussi, un maillage sécuritaire renforcé a été observé dans les points de contrôle frontaliers ainsi que le long des frontières communes. Des sources locales ont précisé que des arrestations pour contrôle et vérifications ont été effectuées dans les régions limitrophes avec l'Algérie, notamment dans celles d'Al-Kef, Jebel Chambi, Kasserine, Gafsa et Tozeur, lesquelles offrent des frontières poreuses et perméables avec l'Algérie. Ce renforcement du dispositif sécuritaire intervient quelques jours après les deux fusillades opérées à 25 km de Tunis, et qui ont dévoilé un vaste réseau de djihadistes tunisiens, connectés au Gspc algérien, lequel se revendique d'Al Qaîda. Les attentats déjoués de Tunis étaient planifiés pour constituer l'événement de la fin de l'année 2006 et auraient pu aboutir, n'était la vigilance des forces de sécurité. Le ministre de l'Intérieur et du Développement local, Rafik Haj Kacem, a évoqué les événements ayant trait au groupe armé récemment démantelé par les forces de l'ordre du côté de Grombalia, précisant que «le groupe armé en question était composé de six individus dont un Mauritanien, qui se sont introduits dans notre pays via la frontière algérienne. Les forces de l'ordre étaient au courant de l'identité et des activités de ce groupe salafiste terroriste et dès qu'il a franchi la frontière, il a été pris en filature».