Abderrahmane Ali Bey, un «Monsieur livre» qui a tout d'un grand... C'est avec beaucoup d'émotion, des yeux pétillants de vivacité et un sourire très chaleureux que tous les férus de livres lui reconnaissent, que Abderrahmane Ali Bey, libraire, reçoit des mains du directeur de la Bibliothèque nationale, M.Amine Zaoui, un présent symbolique- portrait, attestation et téléviseur- un hommage à un passionné et passionnant homme de culture, un libraire modèle, un père et un fils du livre, -comme le désignent les personnes interrogées dans le court documentaire projeté lors de cette rencontre - un libraire qui a donné beaucoup et qui s'est adonné, corps et âme, pendant 28 ans, et qui continue, à un métier qui le dévore passionnément et qu'il dévore goulûment, envers et contre tous. En présence de nombreuses personnes du domaine, auteurs, libraires, journalistes et simples lecteurs, Amine Zaoui, Smaïl Ameziane, directeur de Casbah Editions et actuel propriétaire de la Librairie du Tiers-Monde et Sid-Ali Sakhri, vice-président de l'association des libraires Aslia et gérant de la nouvelle librairie Mille feuilles, ont, chacun, voulu rendre hommage à Ali Bey et partant, à tous les libraires algériens qui ont contribué et qui contribuent encore à revaloriser le livre et à travers lui la culture algérienne. Selon le directeur de la Bibliothèque, «le libraire est un maillon très important de la chaîne du livre qu'on a tendance à oublier-la librairie n'est pas un simple lieu de vente et. d'achat mais devrait être un espace des valeurs culturelles et civilisationnelles, que nous devons sauvegarder et dans lequel l'Etat doit entièrement s'impliquer.» Il serait judicieux et plus que conseillé, de penser à construire des librairies et à les alimenter en livres, en même temps que nous construisons de nouvelles cités et des quartiers tout entiers, très souvent dépourvus de tout espace culturel ou de loisir qui contribuerait beaucoup à cultiver les esprits et surtout à doter nos enfants de notions élémentaires mais ô combien indispensables, telles que le goût de la lecture, le respect de la nature, la sauvegarde du patrimoine culturel, le civisme, l'amour de la patrie et un tas d'autres notions qui ont tendance à disparaître sous l'effet d'un analphabétisme d'un autre genre... un obscurantisme qui ne dit pas son nom... Abderrahmane Ali Bey, ce libraire au sourire charmeur et ami de tous les lecteurs, est entré dans ce monde merveilleux du livre en 1972, au hasard des circonstances... Un hasard qui aurait bien fait les choses, selon lui, puisque, si c'était à refaire, il aurait fait le même parcours. Actif à la Librairie du Tiers-Monde, à la rue Larbi Ben M'hidi, place Emir-Abdelkader d'Alger depuis 1985, ce féru de la lecture, toujours à l'écoute de ses clients, à, répondre à leurs demandes et à assouvir leur soif, s'est déjà vu décerner en 2003, à l'occasion de l'Année de l'Algérie en France, le titre de «Chevalier des arts et des lettres» par le ministère de la Culture français, en reconnaissance des efforts fournis et du mérite accompli, lors de cette manifestation culturelle qui a réuni l'Algérie et la France pendant une année sous un drapeau commun, celui de la culture universelle. Cette rencontre a été, également, l'occasion d'aborder quelque peu les problèmes que rencontrent le livre, le libraire et la librairie en Algérie, sujet épineux et délicat qui sera traité ultérieurement, selon le directeur de la Bibliothèque nationale, lors d'une rencontre entre l'association des libraires algériens, Aslia et les différents organismes concernés. En aspirant à de meilleurs jours pour la culture en général et pour le livre en particulier, on ne peut qu'espérer commencer une meilleure culture des esprits et des systèmes mis en place...