Le président du syndicat des magistrats affirme, solennellement, qu'aucun des dix-sept cas n'a trait aux griefs de la corruption ou d'abus d'autorité. Depuis mardi, le Conseil supérieur de la magistrature siège en conseil de discipline et ce pour décider des sanctions à infliger aux magistrats ayant commis des écarts d'ordre professionnel. Cette réunion, tenue à huis clos sous l'égide du président de la Cour suprême, M.Kaddour Berradja, peut bien s'inscrire dans la durée, étant donné que ledit conseil est appelé à se prononcer sur une totalité de dix-sept cas de magistrats «répréhensibles» et qui sont soumis à l'appréciation de cette session. Au cours de mardi dernier, le Conseil supérieur de la magistrature a eu à se prononcer sur trois cas seulement parmi les 17 sus-cités. Il en ressort de sa décision deux révocations et une suspension pour une durée de six mois à l'encontre des magistrats poursuivis pour «faute disciplinaire». Contacté, hier, le président du syndicat des magistrats, M.Djamel Laïdouni, a tenu à souligner, d'emblée, le motif pour lequel les trois magistrats ont fait l'objet de telles sanctions. Lequel motif qui a trait, de l'avis de M.Laïdouni, au fait que les magistrats sanctionnés n'ont pas «respecté l'obligation de réserve», l'une des conditions incontournables à faire valoir dans l'exercice de leur fonction, soutient-il. Et pour mieux étayer ses propos, Laïdouni affirme, solennellement, qu'aucun des dix-sept cas que le Conseil supérieur est en train d'étudier présentement n'a trait aux griefs de la corruption ou d'abus d'autorité. M.Laïdouni, qui tient ainsi à éviter toute sorte d'amalgame pouvant nuire à l'intégrité des magistrats algériens, affirme que dans la majorité des magistrats poursuivis pour «faute disciplinaire», il est beaucoup plus question de non-respect de l'obligation de réserve. Rappelons qu'au mois d'avril de l'année 2005, une quarantaine de magistrats a fait l'objet d'une enquête au niveau de l'inspection générale du ministère de la Justice, alors qu'une vingtaine s'est vu infliger diverses mesures disciplinaires. Cette quarantaine de magistrats que le Conseil supérieur de la magistrature n'a pas hésité de suspendre de leurs fonctions ont causé, semble-t-il, un grave préjudice à l'image de la justice algérienne. La raison de leur suspension, en 2005, avait trait, notamment aux affaires de corruption et aux «mauvaises fréquentations.» Cependant, il se trouve que le fonctionnement de la justice, il y a de cela deux années, n'est plus le même aujourd'hui. et pour cause, le système judiciaire algérien à accompli des pas de géant dans le sillage de la stratégie de la réforme mise en branle sous l'égide du premier magistrat du pays, M.Abdelaziz Bouteflika.