Le régime fiscal est le même et la nouvelle taxe sur les profits exceptionnels concerne les contrats signés sous le régime de l'ancienne loi. L'entrée en vigueur de la nouvelle loi des hydrocarbures et son application telle qu'elle a été amendée au mois d'octobre dernier, sera chose faite «à partir du prochain lancement d'appel d'offres». C'est du moins ce qu'a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, dans une interview qu'il a accordée à la revue Pétrole et gaz arabes, à paraître au début du mois prochain et répercutée par l'APS. M.Khelil ne dira pas plus quant au contenu de l'appel d'offres ni sur la date de son lancement et encore moins sur son contenu. Cependant, le ministre de l'Energie et des Mines s'est montré rassurant vis-à-vis des firmes étrangères désirant investir le champ des énergies non renouvelables en Algérie. En ce sens, il a affirmé que les amendements à la loi des hydrocarbures «n'ont pas diminué l'attractivité de l'Algérie», vis-à-vis bien sûr de ces partenaires étrangers activant dans le secteur du pétrole et du gaz. Sur ce point, Khelil a été très explicite: «Le régime fiscal est le même et la nouvelle taxe sur les profits exceptionnels (TPE) concerne les contrats signés sous le régime de la loi 86/14 (août 1986) sur les hydrocarbures». En sus, le ministre a laissé entendre que même si la Sonatrach jouit désormais d'au moins 51% dans les projets pétroliers et gaziers, comme cela a été mentionné parmi les amendements adoptés en octobre dernier à l´APN, une telle disposition n'est pas de nature à barrer la route aux firmes pétrolières étrangères nourries par l'ambition de s'implanter en Algérie. Bien au contraire, ces mêmes firmes vont cibler, de l'avis de M.Khelil, «les projets pour lesquels elles anticipent, avec une participation inférieure ou égale à 49%, un taux de rentabilité qui correspond à celui qu'elles recherchent». Chakib Khelil notera, en outre, que les amendements intervenus sur l'ancienne mouture de la loi sur les hydrocarbures sont perçus, à ses yeux, comme une conséquence directe de la hausse des prix du pétrole. Une hausse qui a, certes, provoqué une forte croissance des revenus pétroliers, mais qui n'a pas été accompagnée «d'une évolution aussi rapide pour les opportunités d'investissement», a t-il regretté. D'où la logique, poursuit-il «de réserver une partie de ces recettes pour les générations futures». Ainsi, quelques mois seulement après l'amendement de la loi sur les hydrocarbures, Chakib Khelil découvre, comme par enchantement, qu'il existe dans le monde une sorte de «montée nationaliste énergétique observée dans beaucoup de nations, y compris dans les pays industrialisés». Il a cité, en ce sens, l'attitude des Etats-Unis face à la firme chinoise Cnooc qui a voulu racheter Unocal, et de la France qui défend farouchement les intérêts de ses opérateurs nationaux dans les industries gazière et électrique. A une question sur les perspectives du marché pétrolier en 2007, il a estimé que les différentes prévisions, notamment lors de la réunion de l'Opep à Doha en octobre 2006, n'avaient pas pris en compte la clémence exceptionnelle des températures, ce facteur n'étant pas prévisible à l'époque. «Je pense, cependant, que les pays membres vont appliquer scrupuleusement les décisions prises et que l'on va voir les approvisionnements en provenance de l'Opep chuter à partir de février, ce qui devrait contribuer à faire remonter les prix», a-t-il estimé. Il a, toutefois, ajouté qu'au cas où des mesures supplémentaires seraient nécessaires, l'Opep devra soit attendre la prochaine réunion en mars, soit prendre une décision avant sur la base de consultations téléphoniques. «Des prix de 50 à 60 dollars le baril sont des prix raisonnables pour les producteurs et pour les consommateurs», a aussi indiqué M.Khelil à la revue Pétrole et gaz arabes.