Le bras de fer opposant les habitants de la cité de recasement, sise au centre-ville d'Aokas, avec les autorités de cette commune n'est pas près de connaître son épilogue. En campant sur leurs positions, les uns comme les autres ne cessent de se poser des préalables réciproques pour tout règlement définitif du conflit qui date de plus d'une quinzaine d'années. La cité en question construite durant l'époque coloniale pour loger les collaborateurs algériens de l'armée française, a été, par la suite, après l'indépendance, affectée à d'autres personnes qui, en dépit de la précarité de leurs habitations, refusent d'évacuer les lieux. La raison est qu'on demande de «nous assurer tout d'abord un logement décent», nous déclare-t-on. D'autant que ces derniers ont été déjà relogés provisoirement dans des appartements en cours de réalisation après que leur cité ait été inondée durant l'année 1988. «Après quoi on a évacué les lieux avec la promesse de regagner ces mêmes appartements une fois les travaux achevés», nous confient ces habitants contestataires. «Mais depuis, rien n'a été fait en dépit de nos doléances et sollicitations», ajoutent-ils fort outrés. Néanmoins, du côté de l'APC, on avance une autre version, on doit tout d'abord procéder à la démolition de ces vieilles bâtisses, ensuite répartir le terrain en 11 lots au profit de ces familles, avec en sus, sa viabilisation avant toute reconstruction. Cependant, ajoutent nos interlocuteurs, ces familles exigent au préalable l'établissement d'actes de possession comme garantie pour être relogées à leur place initiale, ce qui est considéré comme une autre entrave pour l'APC. Comme quoi, chat échaudé craint l'eau froide.