Ras El Oued, seconde grande agglomération de la wilaya après le chef-lieu de wilaya, compte aujourd'hui 80 000 habitants. Aucun aménagement urbanistique susceptible d'améliorer un tant soit peu le cadre de vie du citoyen n'est venu accompagner cette mutation. En effet, quatorze ans après son lancement, le projet de 81 logements et, de 102 locaux commerciaux, qui devait embellir la cité, n'est toujours pas prêt à se concrétiser, suite à un litige entre l'APC de Ras El Oued et l'EPLF (entreprise de promotion du logement familial). Les allégations de la commune, laquelle prétendait être propriétaire du terrain, se sont avérées infondées, chose qui a amené l'EPLF à tourner le dos au contrat paraphé par les deux parties et qui stipule que la gestion des espaces commerciaux revient à l'APC pour recaser les commerçants expropriés, une sorte de compensation en contrepartie de l'assiette foncière sur laquelle on a implanté le projet et qui s'est avérée par la suite une propriété des domaines. Depuis, un bras de fer oppose les deux partenaires, pénalisant à la fois une ville qui étouffe, et les acquéreurs qui attendent depuis plus d'une décennie, un utopique local. Ce blocage ne semble pas inquiéter outre mesure les concernés, qui, à ce jour, n'ont pas daigné trouver une solution à leur différend. Un projet qui a l'allure d'un feuilleton qui ne connaîtra pas de sitôt son épilogue. Les acquéreurs des locaux, qui ont procédé déjà dans le passé à un premier versement au profit de l'APC, ainsi que la société civile soucieuse du devenir de la ville, interpellent les autorités, et, à leur tête le wali, pour mettre un terme à cette pièce théâtrale, dont le scénario ne cesse de susciter l'ire de la population, et qui risque, à la longue, de discréditer tout un système.