Le syndicat de Sidi-Saïd prône une stratégie exclusivement nationaliste, écartant toute coopération étrangère. L'Ugta axe sa version au sujet de la stratégie industrielle sur une piste exclusivement nationale. Ainsi, les atouts sélectionnés par le syndicat de Sidi-Saïd, en mesure de garantir l'essor de l'entreprise, vont dans le sens d'une industrialisation «à pièces nationales». Outil de production, matière première et savoir-faire, rien ne devra sortir de la maquette nationale sur laquelle repose la contribution de l'Ugta. Le comble, même la commercialisation du produit devra se faire sur le marché national. Dans cette optique, l'Ugta table, aussi, sur l'encouragement à la consommation du produit national. Le partenaire social exclusif du gouvernement tente, ainsi, de faire connaître sa contribution, comme cela a été le cas dans l'élaboration du Pacte national économique et social. Laquelle contribution met au grand jour les faiblesses du secteur industriel, à commencer surtout par l'absence de l'investissement, déficit financier et environnement administratif et financier complexes. Ce n'est pas tout. La crise du secteur inclut, aussi, une faiblesse managériale, technologique, vétusté de l'outil de production, divorce entre l'entreprise et l'université ainsi que la difficulté d'accès aux crédits bancaires. L'Ugta revient sur l'endettement des entreprises, un fléau issu de l'échec pur et simple de la politique de mise à niveau. Selon le syndicat de Sidi-Saïd, il est important de traiter de cette question et repenser cette politique qui, a fortiori, implique une action de redressement, la plus indispensable pour les entreprises proposées à la mise à niveau. Il est question, dans le sillage, de soutenir davantage le financement de l'investissement afin de moderniser le secteur industriel. La mobilisation des moyens publics, la formation, le dialogue social et l'usage de la technologie et télécommunications constituent aussi des mesures d'accompagnement essentielles. Quant aux moyens censés relancer le secteur industriel, ceux-ci impliquent le développement des systèmes d'information, le cadrage juridique et la généralisation de la propriété industrielle et la métrologie légale. Il s'avère aussi nécessaire, se référant à la philosophie de l'Ugta, de s'investir dans la normalisation ainsi que dans le système de management environnemental. A propos du marché, des études doivent être menées afin de permettre aux pouvoirs publics d'identifier les filières à développer. Quant à l'entreprise industrielle, les études doivent être menées de sorte à connaître le marché et son évolution, maîtriser les coûts de production, les outils d'information et développer la relation avec le consommateur. L'Ugta conforte Abdelhamid Temmar dans son option de recentrer les activités vers la fabrication de composants à forte valeur ajoutée à travers le développement du tissu PME-PMI. La mise à niveau du potentiel industriel devra, passer aussi, à lire le document de l'Ugta, par le regroupement des entreprises. Cette option, rappelons-le, est prise en charge par la loi de finances 2007 qui encourage la création de groupes d'entreprises. Une manière par laquelle les pouvoirs publics tentent une restructuration de l'économie nationale. Ugta privilégie, aussi, le partenariat Etat-privé dans les secteurs, notamment mécanique, électrique, électronique et de la chimie- pharmacie. En guise de solutions aux faiblesses détectées, le syndicat des travailleurs recommande l'amélioration des performances du secteur industriel à travers surtout la mise en oeuvre de synergies entre les entreprises privées et publiques. A cet effet, l'Ugta a sélectionné trois schémas d'industrialisation. Il s'agit des industries à développer dans un cadre global, en partenariat avec les grandes entreprises industrielles, les industries à caractère régional et les industries à caractère local. Le syndicat de Sidi-Saïd considère que le rôle de l'Etat devient impératif et constitue un atout majeur pour la réussite de la stratégie industrielle. Une question s'impose; la version de l'Ugta tient-elle la route sans faire appel à la compétence et au partenariat avec les grosses cylindrées étrangères?