La Centrale syndicale tiendra lundi prochain une réunion avec les partenaires sociaux pour étudier le dossier des salaires des travailleurs. L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a décidé cette année encore de célébrer le 1er mai, Journée internationale des travailleurs, dans un climat festif dans la wilaya de Jijel. Ainsi, la Centrale syndicale ignore superbement et tourne le dos aux mouvements de protestation initiés par les syndicats autonomes de la Fonction publique qui montent au créneau et appellent l'ensemble de leurs cadres à tenir un sit-in devant le Palais de gouvernement. Son secrétaire national et chargé de communication, M.Abd El Kader Malki, a invité hier, lors de son passage à l'émission «Tahaoulat» de la Radio nationale Chaîne I, les travailleurs à laisser l'Ugta, seul syndicat représentatif de toute la classe ouvrière nationale, s'occuper de leurs problèmes dans le cadre du dialogue avec les partenaires sociaux. Pour lui, les syndicats qui ont décidé de porter leurs revendications dans la rue sont libres de le faire, soulignant au passage qu'ils sont des syndicats de secteurs dont la représentativité n'a rien de commun avec celle de la Centrale syndicale qui, a-t-il dit, est présente à travers tous les secteurs et tout le territoire national. «L'Ugta défend les travailleurs et on n'a aucun problème (à porter dans la rue) de ce point de vue et qui nous pousse à faire front contre le pouvoir ou contracter des alliances avec les autres syndicats», a-t-il encore expliqué. Cette déclaration sonne comme un glas et avertit les meneurs de mouvements de protestation dans de nombreux secteurs d'activité de ne rien attendre de la Centrale syndicale, pas même de la solidarité. Par ailleurs, l'invité de la Chaîne I a indiqué qu'il n'y a aucune restriction concernant les libertés syndicales. Sur un autre plan, M.Malki a indiqué que le dossier de l'augmentation du salaire national minimum garanti (Snmg) est renvoyé à la tripartite et qu'aucun seuil n'est fixé par le syndicat de Abdelmadjid Sidi Saïd. Il a déclaré, en revanche, que la Centrale syndicale tiendra lundi prochain une réunion avec les partenaires sociaux pour étudier le dossier des salaires des travailleurs et préparer une évaluation du pouvoir d'achat des Algériens. «Le Snmg est une décision qui émane de la tripartite et l'Ugta n'a fixé aucun seuil et n'a proposé aucun projet pour le moment», a-t-il souligné, confirmant ainsi la déclaration du président de la Confédération algérienne du patronat, M.Boualem Merakech qui a révélé, lui aussi, qu'aucun seuil du Snmg n'est encore fixé. Selon M.Malki, avant de définir le seuil de salaire national minimum garanti, il faut étudier les conséquences sur les entreprises car, a-t-il soutenu, le patronat pose le problème de la productivité et de la fiscalité avant de prendre une quelconque décision en la matière. Ce qui est certain, c'est que, selon les termes de l'orateur, l'Ugta a demandé de revoir le Snmg ainsi que le Code de la Fonction publique dans ses chapitres relatifs au régime indemnitaire et statuts particuliers. La question de l'augmentation du Snmg est devenue, faut-il le dire, d'actualité depuis son annonce par le Président de la République, le 24 février dernier à Oran à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l'Ugta et de la nationalisation des hydrocarbures. Cela étant, selon l'invité de la Chaîne I, les postes d'emploi permanents, le pouvoir d'achat et les prix des produits de large consommation figurent parmi les autres priorités que l'Ugta posera sur la table de la tripartite dont la date n'est pas encore fixée. D'autres sujets étaient par ailleurs abordés par M.Malki comme la stratégie industrielle et la question de la privatisation. A souligner enfin que le timing de cette invitation n'est pas fortuit puisqu'elle intervient au lendemain d'une réunion tenue au siège du syndicat, sous la présidence de son secrétaire général, M.Abdelmadjid Sidi Saïd et à la veille de la Journée internationale des travailleurs le 1er mai de chaque année.