Les contestataires menacent de bloquer la route au niveau du siège de l'agence Saïd Hamdine, le 14 février prochain. Les souscripteurs au programme additif de l'Aadl pour 2002 sont, désormais, livrés à eux-mêmes. L'Agence pour l'amélioration et le développement du logement a brisé, hier, le silence quand à sa responsabilité dans l'affaire des 47.000 souscripteurs qui aspirent depuis six ans à avoir un toit. Par le biais de la responsable de communication, l'agence a donné sa version des faits. S'expliquant, lors d'une conférence de presse qu'elle a aminée hier, Mme Bourenane a déclaré qu'à propos des souscripteurs au programme Aadl-Cnep-Banque l'agence n'a aucune prérogative pour intervenir auprès de son partenaire. Dans ce cadre, argumente-t-elle, l'Aadl est chargée seulement du traitement des dossiers des candidats. «Une fois que le dossier est transmis à la Cnep, nous n'avons aucun droit d'intervenir dans la sélection», a-t-elle tenu à préciser aux représentants du mouvement de contestataires, présents à la conférence. Mme Bourenane a fait une retrospective en donnant quelques chiffres. Selon elle, parmi les 90.000 demandes recensées en début de l'opération, dont 83.000 éligibles, 25.000 ont été satisfaites par le programme 2001-2002. Le reste, c'est-à-dire les 47.000 inscrits dans le programme complémentaire avec la Cnep-Banque, est en instance. Sur ce point, l'Aadl se désengage de la responsabilité de défendre ses clients et de leur garantir des logements. La conférencière a indirectement jeté la balle dans le camp de la Cnep-Banque. Alors que, d'un côté, elle affirme que l'agence n'est pas habilitée à intervenir, la responsable rassure, de l'autre, que son agence ne lâche pas ses clients. Celle-ci n'a, cependant, donné aucune solution pour résoudre le cas des souscripteurs. Ces derniers se retrouvent, donc, livrés à eux-mêmes. «Nous sommes détenteurs de récépissés de dépôt de dossiers qui datent du 18 août 2001, c'est-à-dire au 1er jour du lancement de l'opération Aadl. Nous n'avons pas encore été convoqués pour verser notre quote-part», s'indignent les représentants des souscripteurs. Ces derniers soutiennent que des informations selon lesquelles les logements Aadl sont mis en vente ou proposés à la location existent, alors que d'autres logements sont quasiment vides en dépit des textes de loi qui sont clairs. «Nous avons même des preuves irréfutables que nous sommes prêts à fournir aux responsables, mais personne ne veut nous entendre», s'indigne l'un des représentants. Devant cet état de fait, ils promettent d'aller jusqu'au bout pour faire entendre leur requête. Ils menacent de bloquer la route au niveau du siège de l'agence Saïd Hamdine le 14 février prochain. Il y a lieu de rappeler que plusieurs mouvements de protestation ont été déjà organisés au niveau de l'agence, mais en vain. Par ailleurs, le plus drôle est de constater que l'agence continue de recevoir les dossiers de demandes de logement alors qu'elle n'a aucun nouveau projet. La responsable de la communication a déclaré que, mis à part les anciens programmes, l'agence n'a pas d'autres projets de location-vente.