Les sites et monuments anciens sont un atout considérable pour nous. Le palais des expositions du Heyzel, de Bruxelles, a abrité du 8 au 12 février le Salon international des vacances. Des dizaines de pays y ont participé, déployant à coups de DVD, posters géants, revues, musiques et arts culinaires...leurs charmes et trésors naturels, invitant les milliers de visiteurs aux rêves et voyages. Dans ce monde féerique où la technique du marketing et l'intelligence publicitaire sont les premiers atouts pour vendre le produit, j'avoue avoir eu une certaine appréhension lorsque j'appris que l'Algérie, par l'intermédiaire de l'Office national du tourisme (ONT), y tenait un stand. Comment concurrencer des pays à haute valeur ajoutée touristique tels l'Espagne, la France, l'Italie, les USA? je fus surpris par la leçon de réalisme que me dispensa l'équipe qui animait le stand: Nous ne raisonnons pas en termes de concurrence. Nous affinons nos offres pour avoir une part de marché. Le marché est immense, il y a de la place pour ceux qui s'en donnent la peine. L'autre surprise tient au stand, lui-même. Il est aussi bien fait et achalandé que ceux de beaucoup d'autres. Fait du hasard ou volonté de l'organisateur, le stand Algérie fait face à ceux du Maroc et de la Tunisie. Dans ces circonstances, l'amabilité et la courtoisie sont de mise. Ce sont nos voisins et nous bavardons ensemble lors de pauses déjeuner par exemple. Je constate à ce moment qu'un couple de français attend pour s'informer auprès de mon hôtesse. Je m'écarte et observe le manège. Sans arrêt des visiteurs s'arrêtent au stand Algérie, questionnent, s'approvisionnent en revues et dépliants. L'affluence est telle, que la responsable du stand a dû recruter sur place, pour les cinq jours que dure le Salon, des hôtesses d'origine algérienne. Un représentant du stand déclare qu'il a enregistré les demandes de collaboration et de partenariat de plus de 80 tours opérators étrangers. Les visiteurs ne sont pas intéressés uniquement par le sud du pays. Beaucoup projettent des séjours sur la Méditerranée. L'ONT, semble-t-il, a mis le paquet sur le tourisme naturel. Les sites et monuments anciens sont un atout considérable pour nous. De plus, l'ONT mise sur le rapport qualité-prix. Car, il faut le dire, sur ce plan nos voisins immédiats pour ne prendre qu'eux ont le secret de cette équation. Ils arrivent à des prix deux à trois fois moins chers que nous, et tablent sur le nombre et la rotation à l'année pour dégager des bénéfices. Un exemple? Un voyage d'une semaine en haute saison, en pension complète dans un hôtel quatre étoiles en Tunisie qui revient à 500 euros environ, transport en avion et assurances compris, tombe à 250 euros en basse saison. Pour nous, le seul billet d'avion Bruxelles-Alger-Bruxelles, est de 600 euros à longueur d'année. C'est en ce sens que les compagnies maritimes et aériennes de divers pays participaient au Salon des vacances. Hélas, point d'Air Algérie. C'est dire combien le transport international, l'hôtellerie, les structures culturelles sont embarqués dans la même mission, celle de la promotion permanente du tourisme. Laisser toute cette charge au seul ministère du Tourisme, qui de surcroît a délégué, de son côté, la mission de promouvoir l'image touristique du pays au seul ONT, est on ne peut moins sérieux. Même s'ils se sont débrouillés comme de véritables professionnels à Bruxelles, il serait plus judicieux de mettre un peu plus de volonté et d'imagination pour rendre le pays attractif. Rappelons que le stand Algérie, venait de Madrid où une manifestation similaire a eu lieu, et part pour la ville de Marseille, en France, pour clôturer sa mission.