Les sept attentats terroristes spectaculaires à la voiture piégée qui ont secoué les villes de Boumerdès et Tizi Ouzou perpétrés, mardi dernier, à l'aube, causant six morts et treize blessés, revendiqués par l'organisation Al Qaîda au Maghreb islamique, affiliée à l'organisation d'Oussama Ben Laden, ont fait réagir des partis. Louisa Hanoune, du Parti des travailleurs, a animé hier au siège du parti une conférence de presse dans laquelle elle a dénoncé ces attentats qu'elle n'a pas hésité à lier au contexte sécuritaire international caractérisé par l'application d'un nouveau plan de sécurité en Irak et dans la région, en butte à des violences extrêmes, à l'intention des USA de marquer leur présence militaire dans le Maghreb, à l'abrogation de la loi sur les hydrocarbures qui réduit à néant la politique imposée jusque-là par les Américains qui veulent s'assurer les sources d'approvisionnement énergétique, à la pseudo-affiliation du Gspc à Al Qaîda et enfin au procès en cours au tribunal de Blida. Une lecture politique des événements tragiques, confère aux actes terroristes exécutés en Algérie des objectifs bien précis, à savoir l'implication de l'Algérie dans un plan régional de déstabilisation débouchant sur une politique de mise en pratique de la nouvelle stratégie américaine. La même analyse est partagée par le plus vieux parti de l'opposition en Algérie, le FFS. Son chargé de communication, Karim Tabbou, que nous avons contacté par téléphone, a tenu à exprimer les plus fermes condamnations de son parti à l'égard de ces attentats meurtriers qui «soulèvent beaucoup d'interrogations» dont celle ayant trait à «cette capacité d'opération sur un territoire aussi étendu de la localité Bouzeguène à Boumerdès». «S'agit-il d'une démonstration de force?» s'interroge notre interlocuteur qui observe que «la facilité avec laquelle ont opéré ces groupes terroristes est surprenante et pose beaucoup de points d'interrogation». Karim Tabbou se demande comment peut-on exécuter de tels attentas face à un maillage sécuritaire préventif destiné à protéger les populations. De même qu'il fustige l'entêtement des autorités politiques à ne pas reconnaître l'échec de la politique sécuritaire suivie jusque-là et dénonce «l'attitude des responsables qui se mettent dans des positions confortables visant simplement à accréditer la thèse selon laquelle les auteurs sont affiliés à Al Qaîda au lieu de protéger les populations contre de tels actes». Ce qui montre à ses yeux que «les autorités du pays sont dans une situation de sous-traitance en matière de logique sécuritaire internationale imposée par l'administration Bush». L'autre parti politique à réagir à ces attentats est le RND qui a appelé, mardi, toutes les forces vives du pays à se mobiliser et à faire montre de plus de vigilance en vue de préserver la paix et la stabilité en Algérie et dénoncé les actes criminels perpétrés dans les wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou. Renouvelant son soutien à la réconciliation nationale, le RND a réitéré sa position inébranlable et sa détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme jusqu'à son éradication. Les autres forces poliques que nous avons contactées n'ont pu être jointes.