Après avoir troqué sa casquette de chef de gouvernement, le secrétaire général du RND se consacre à la gestion de son parti. Avec 80 parlementaires, le Rassemblement national démocratique RND est élu deuxième force politique du pays. Une place que le chef du parti, M.Ahmed Ouyahia, ne cesse de rappeler dans chacune de ses sorties, dans l'espoir, selon les observateurs, de bannir l'image que ses «détracteurs» reflètent de cette formation, qu'on dit «née avec des moustaches». «Les clichés que nos détracteurs tentent de nous coller, vainement, depuis une décennie, ont prouvé leur insignifiance sur le terrain. Le RND a réussi à attirer, en un laps de temps, la confiance des citoyens», a défendu le secrétaire général du parti, dans l'une de ses récentes sorties médiatiques. Créée en février 1997 au coeur de la crise sécuritaire, cette formation a connu des hauts et des bas. Après avoir régné avec une majorité écrasante sur le pouvoir législatif, elle enregistre un net recul en 2002, cédant la place au FLN. «C'est la règle du jeu politique», justifie M.Ahmed Ouyahia. Quels sont les objectifs du RND pour les élections législatives du 17 mai? A trois mois des joutes électorales, Ouyahia maintient le secret sur sa stratégie électorale, peaufinée avec les militants du parti, à l'occasion de la tournée, à travers le pays, du chef du parti. Il se contente de dire que «le RND vise des résultats meilleurs». Sur un autre chapitre, le RND ne voit pas l'utilité d'un remaniement ministériel avant les élections législatives de mais 2007 et ne craint pas la fraude. Très sûr de ses chances, il décide de se passer des alliances avec le FLN et le MSP. Ne portant plus la casquette de chef de gouvernement, Ouyahia s'est consacré à la gestion de son parti. Il a réussi à endiguer le mouvement de contestation ayant vu le jour au lendemain de son départ de l'Exécutif. En dehors du gouvernement, Ouyahia persiste à soutenir le programme de M.Abdelaziz Bouteflika «par conviction politique». Mais le mois de février en cours, et pour la première fois depuis sa démission de son poste de chef du gouvernement, le secrétaire général du RND, a osé une critique, sur l'orientation du programme économique du gouvernement. il a prédit l'échec de la stratégie industrielle présentée par M.Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements. Estimant que la seule décision économique fiable, prise ces derniers temps, est celle du président Bouteflika relative au paiement par anticipation de la dette extérieure. Sans l'expliciter, l'autre mesure critiquée de façon soutenue a trait au recul enregistré dans l'octroi des avantages fiscaux aux investissements dans le domaine des services. «Je considère que c'est une mauvaise décision. A mon avis, il ne faut pas hésiter à appuyer toutes les activités d'investissement sans exception», a-t-il lâché. Mais ce qui semble le plus gêner Ouyahia, c'est la remise en cause des décisions économiques prises à l'époque où il dirigeait l'Exécutif. Le RND s'apprête-t-il à changer de camp politique. Ouyahia dément: «Je ne suis pas sorti de l'Exécutif pour rallier le camp de l'opposition».