La politique de la ville est liée aux problèmes de la société, selon Nadir Boumaâza. La problématique de la ville en Algérie se fait de plus en plus pressante. Les spécialistes n'ont cessé de jeter un regard «très critique» sur la situation actuelle de nos villes, lesquelles, selon leur avis, n'ont pas atteint un développement harmonieux. D'ailleurs même le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nouredine Yazid Zerhouni, avait reconnu la dégradation de la situation des villes, plus particulièrement celle de la capitale. Cette question a été, hier, au centre des débats au forum d'El Moudjahid. M.Nadir Boumaâza, chercheur et professeur à l'université de Grenoble, s'est longuement attardé sur cette problématique. Les problèmes des villes algériennes et les propositions pour une meilleure gestion de ces dernières ont été abordés par M.Boumaâza. Pour lui, la politique de la ville est étroitement liée aux problèmes de la société. «Il faut débattre de ce sujet à l'échelle de la société et traiter les problèmes structurels de la ville», propose-t-il. M.Boumaâza indique que cette politique est également une question de ressources. «L'Algérie a des richesses. Il faut qu'elle investisse et sache bien utiliser son argent par les ressources ou l'homme», insiste-t-il. Il lie aussi la politique de la ville à l'histoire. «Nous ne connaissons rien de l'histoire des villes: comment étaient-elles gouvernées avant la colonisation? Comment étaient-elles construites? Pour connaître leur spécificité», dit-il et d'ajouter que «les Algériens dévalorisent leur cité». Pour l'invité du forum d'El Moudjahid, la question de la gestion de la ville ne se pose pas en matière de méthodes modernes de construction ou de la réalisation de logements ou d'infrastructures modernes, mais elle concerne exclusivement l'aménagement urbain tout en soulignant que la loi du foncier est la base de cette politique. Cette politique est aussi une question de service public. Toutefois, cette approche est souvent confondue avec celle de l'Etat. Il suggère, à cet effet, d'impliquer pleinement le citoyen sur tout ce qui concerne l'espace public et de le responsabiliser. L'urbanisme, le développement social et culturel, la promotion et le développement économique et politique sont autant de points cités par le conférencier qui permettent de faire une ville efficiente. En revanche, il a indiqué qu'il faut savoir bien exploiter l'expérience internationale dans ce domaine, notamment celle de la France qui, dit-il, a une expérience sociale extrêmement importante et très sérieuse à l'échelle internationale sur la politique de la ville. Il relève, par ailleurs, que «la plupart des villes dans le monde sont mal gérées».