Le secrétaire général du forum national social a annocé la découverte à Skikda de vingt-trois pièces de monnaie représentant un épisode de la vie romaine à Emjez Edchich (ex-Robertville), située à 35 km du chef-lieu de la wilaya (ex-Rusicade). Un trésor de monnaies antiques, historiquement parlant, présentant un pan entier de l'histoire algérienne à travers des pièces authentiques. Parmi ce lot, l'on découvrira des pièces datant de la période située entre les VIe et IIIe siècles avant J.-C. Il s'agit d'un sous-lot qui symbolise Crésus Statère (VIe siècle avant J.-C.), dernier roi de Lydie (vers 560 - 546 av J.-C.). Il devait sa légendaire richesse au trafic commercial et aux mines d'or de son royaume. Après avoir soumis l'Asie mineure, Crésus fut vaincu par Cyrus en 547 ou en 546 avant J.-C. et son royaume passa sous la domination perse. Quant au 2e sous lot, il symbolise Neapolis Statère (VIe siècle avant J.-C.), ville fondée au Ve siècle avant J.-C. par des Athéniens et Chalcidiens, elle devint romaine en 326 avant J.-C., capitale d'un duché byzantin, tombé aux mains des Normands de Sicile en 1139, elle fut, à partir de 1282, la capitale du Royaume de Naples. Les Bourbons (1734-1860) remplacés momentanément par les Français de 1806 à 1815 en firent un centre culturel brillant. La 3e partie du même lot est intitulée Syracuse Demareteion (Ve siècle avant J.-C.), port de Sicile, sur la côte Est, vestiges grecs et romains et monuments du moyen-âge et de l'époque baroque. Il impose au Ve siècle avant J.-C. son hégémonie sur la Sicile. Avec Denys l'ancien (405-367 avant J.-C.), son influence s'étendit aux cités grecques de l'Italie méridionale. Il devint romain au cours de la deuxième guerre punique (212 avant J.-C.). Le 4e sous-lot, lui, est consacré à Philippe II (IVe siècle avant J.-C.), régent (359 avant J.-C.), puis roi de Macédoine (356-336). Il rétablit l'autorité royale, réorganisa les finances et créa la phalange. Ayant affermi ses positions du côté de l'Illyrie et de la Thrace, il se tourna vers la Grèce. Les Athéniens, qui, malgré les avertissements de Démosthène, ne s'étaient pas émus de la conquête des cités grecques de l'Egée, ne commencèrent à s'inquiéter qu'après la prise d'Elatée (339). L'année suivante, la victoire de Cheronée (338), faisait de Philippe le maître de la Grèce. Il s'apprêtait à marcher contre les Perses, lorsqu'il fut assassiné à l'instigation de sa femme Olympias et son fils Alexandre lui succèda. L'autre dernière partie symbolise Carthage (IIIe siècle avant J.-C.), ville d'Afrique, fondée vers 825 avant J.-C. par des colons tyriens dans une presqu'île de laquelle se trouve aujourd'hui Tunis. Elle devint en peu de temps la capitale d'une République maritime très puissante, se substitua à Tyr en Occident, créa des colonies en Sicile, en Espagne, envoya des navigateurs dans l'Atlantique Nord et sur les côtes occidentales d'Afrique et soutint contre Rome, sa rivale, de longues luttes connues sous le nom de guerres puniques (264-146 avant J.C). Malgré les efforts d'Hannibal, elle dut demander la paix aux Romains, commandés par Scipion Emilien (146 avant J.C.) colonie romaine (1er siècle avant J.C.), elle devint la véritable capitale de l'Afrique romaine et de l'Afrique chrétienne ; prise en 439 par les Vandales, elle fut anéantie par les Arabes (vers 68). Il existe, par ailleurs, des mines d'or et des cimetières romains dans d'autres lieux appelés El Karia, Carrière romaine, S'taiha et Demnia. Avant de conclure, il y a lieu de préciser que l'histoire d'Emjez-Edchch est intimement liée à celle de toute la région. Que ce soit lors de l'occupation romaine, ottomane, française ou durant la guerre de libération nationale, les localités de cette région ont connu le même sort. Bien qu'il n'existe aucun ouvrage sur l'occupation romaine, celle-ci a dû avoir lieu, comme dans les environs d'El Harrouch, vers l'an 45 avant Jésus-Christ qui coïncide avec la prise de Rusicade (aujourd'hui Skikda). Des pierres tombales ont été découvertes à Emjez-Edchich en 1932 par les colons français. Des tombes similaires ont été révélées en 1994 et en 2002 lors de fouilles pour la construction de logements sociaux au chef-lieu de la commune. L'histoire écrite d'Emjez-Edchich s'arrête ensuite jusqu'à la période ottomane en Algérie (1518-1830).