Après la neutralisation, le 11 février dernier, de deux Tunisiens et un Algérien, à l'intérieur d'une maison située au quartier de Sidi M'sid à Constantine et d'un Français à El Khroub deux heures après, la récupération d'un lot de 165 fusils de chasse destinés à la commercialisation illégale, une somme de 30.300 euros, 5 portables, 995 cartouches de 12 et 16 mm, les services de sécurité ont élargi leurs investigations pour démanteler un important réseau international de trafiquants d'armes. 27 individus au total, ont été arrêtés. 14 autres dont un Français et des étrangers sont en fuite. Selon certaines sources, le «cerveau» de ce réseau, et principal financier, est un Tunisien, G.M. né en 1973. Les services de sécurité ont été dans l'obligation d'étendre leur champ d'action. En élargissant leurs investigations en dehors de leur champ de compétence territoriale, ils ont réussi, en un temps record, à «paralyser» l'ensemble du réseau dont les ramifications s'étendaient vers les villes de Béjaïa et Skikda. En effet, c'est à travers les ponts de ces villes que ces terroristes faisaient transiter leurs marchandises. Les services de sécurité de la Sûreté de wilaya ont annoncé qu'entre 50 et 60 fusils de chasse ont été «passés» par ce cheminement, 12 ont été récupérés, nous a-t-on indiqué à Batna. Le réseau qui comptait inonder l'Est algérien de fusils de chasse et de nourriture, a bénéficié de larges complicités en contrepartie de quelques largesses en euros. Les desseins criminels de ce réseau étaient, évidemment, d'alimenter le banditisme en armes, dans un premier temps, et les groupes terroristes, dans un second temps, pour lesquels, cet armement est destiné. Il s'agit bel et bien, selon l'article 87 bis du code de procédure pénale, d'un groupe terroriste et d'une grande opération d'envergure dont le but est d'offrir aux groupes armés isolés et sous-équipés (à Batna, Oum El Bouaghi par exemple) des armes et de la nourriture dans le but de mettre l'Algérie à feu et à sang. Ces commanditaires et les sous-traitants de ce réseau comptaient exploiter la conjoncture électorale qui approche à grands pas pour donner à leurs actions un éclat médiatique. Les 27 personnes arrêtés ont été présentées jeudi, devant le magistrat instructeur. Elles sont accusées de terrorisme, destruction, constitution d'organisation internationale criminelle, trafic illégal d'armes et commercialisation d'armes sans autorisation et adhésion aux activités terroristes sur le territoire algérien. A noter la possibilité de mandats d'arrêt contre les 14 inculpés en fuite. Des mandats internationaux, notamment concernant un certain Thierry Germin ayant bénéficié d'une naturalisation algérienne sous le nom de Tawfik Nadjar et trois autres Français d'origine algérienne. Selon l'enquêteur principal, les investigations se poursuivent toujours.