Après trois ans d'instruction, le procès de l'affaire du trafic d'armes de Sidi-M'cid a été finalement reporté, avant-hier, par la chambre criminelle près la cour de Constantine, à une date ultérieure. Ce report serait dû, selon des sources judiciaires, à l'absence du président de l'audience pour des raisons personnelles. Au banc des accusés, 40 personnes dont 29 ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt, le 22 février 2007. Parmi elles, figurent deux Tunisiens et un Français. Les 11 autres complices de ce vaste réseau international de trafic d'armes sont toujours recherchés, dont le dénommé Thierry-Yves Germain, l'un des fournisseurs en armes de guerre. Ces derniers sont, en effet, accusés de constitution d'une organisation internationale de trafic d'armes et commerce d'armes sans autorisation. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au mois de février 2007, suite à des investigations menées par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Batna et faisant état d'un trafic d'armes dans la capitale de l'est du pays. Pris en charge par une sous-commission rogatoire des éléments de la Police judiciaire de la wilaya de Constantine, ces derniers ont déclenché une enquête qui les a orientés vers un domicile suspect, situé au quartier populaire de Sidi-M'cid, aux abords de l'oued Rhumel. Lors de la perquisition effectuée le 11 février 2007, les forces d'intervention de la DGSN en collaboration avec la Gendarmerie nationale, ont découvert 165 fusils de chasse de différents calibres et 1 000 cartouches et une somme de 30 300 euros. L'arsenal de guerre a été introduit sur le territoire national, par un certain Alain-Roger Raphaël, à bord d'un camping-car équipé pour ce genre d'opérations, 24 heures avant la perquisition, depuis le port de Skikda parvenant du port de Marseille. Pour cela, il a soudoyé un douanier avec une tablette de chocolat et 30 euros. Selon les révélations de ce dernier qui, rappelons-le, est l'un des principaux accusés, le réseau en question avait déjà mis en circulation une quantité de fusils au mois de novembre 2006, soit trois mois avant la deuxième opération, à bord du même camping-car. Mais cette fois-là, les trafiquants avaient choisi le port de Béjaïa pour faire entrer leur marchandise.