C'est un véritable discours alarmiste qu'a tenu la secrétaire du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, lors de son passage jeudi à Oran. Comme à l'accoutumée, elle a réitéré son opposition farouche à la privatisation des entreprises publiques et l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Abordant le sujet des prochaines législatives, la secrétaire du PT fera remarquer que ces dernières se tiendront dans une conjoncture spécifique. Conjoncture caractérisée par plusieurs paradoxes.. «Elections qui se tiendront dans des circonstances tout à fait différentes de celles de 1997 et de 2002» a-t-elle déclaré, car «les risques se sont étendus» a-t-elle argumenté avant d'interroger l'assistance: «Pourquoi ces élections coïncident avec la demande américaine d'installer ses bases dans le sud du pays?». Par ailleurs, Louisa Hanoune fera remarquer que le procès Khalifa est celui du secteur public, qu'elle estime d'ailleurs de grave au vu «des dérapages que connaît le dossier Khalifa». Car, selon l'oratrice, pendant qu'on a baissé les taux d'intérêt offerts par les banques publiques pour atteindre les 2%, ceux du secteur privé, désignant Khalifa Bank, ont atteint le seuil de 14% et s'interroge: «Qui a instauré l'autonomie des banques? Pour que les gens espèrent des gains d'intérêt et perdent des capitaux entiers en déposant des fonds à Khalifa Bank?» dit-elle offusquée. Ceci pour réitérer son soutien au secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, cité comme témoin dans le procès Khalifa. «C'est un problème politique qui se cache derrière le procès Khalifa» dira-t- elle. Abordant le soutien de sa formation à la réconciliation nationale que le PT a soutenue, Louisa Hanoune fera remarquer, que malgré le retour sensible de la paix, il y a toujours certaines contradictions qui sont restées posées, et l'Algérie vit toujours au rythme de la crise. Sauf que pour le Parti des travailleurs, «on soutient la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et l'adoption de cette dernière a été sanctionnée par le recul du projet de la loi sur les hydrocarbures prôné par Chakib Khelil». Revenant sur la privatisation, la première responsable du PT n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour dénoncer, encore une fois, cette politique qu'elle jugera «d'énorme désertification». Comme elle n'a pas omis de fustiger le Cnes contre lequel elle dira: «Après qu'il établissait des rapports objectifs sur la situation économique et sociale du pays, le Cnes rejoint la mondialisation». Ce sont autant de sujets évoqués par Louisa Hanoune qui promet de rendre public, incessamment, le bilan de l'investiture de son parti à l'APN.