La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a rendu public, hier, le contenu de la lettre destinée au président de la République, pour laquelle elle a lancé une campagne visant à rassembler un million de signatures, portant sur des propositions qui se veulent une contribution «à rassembler les conditions de retour à la paix durable et globale et à ouvrir une nouvelle page qui consacre la sortie définitive et irréversible du pays de la crise». Lors d'une rencontre des cadres de la wilaya d'Alger, Louisa Hanoune a tenu à apporter son soutien à la démarche de réorientation économique amorcée par le gouvernement, contenue dans la loi de finances complémentaire 2009, estimant que ces «corrections» représentent un tournant historique décisif dans notre pays, et pourraient ainsi renouer avec la croissance, le développement et la prospérité si elles venaient à être confortées par d'autres décisions allant dans le sens du développement du secteur industriel. Dans cette perspective, le Parti des travailleurs, qui se propose de contribuer à la mise en place de politiques de relance irréversibles de notre secteur économique, souligne la nécessité de prendre une série d'actions, a commencer par l'abrogation de l'ordonnance 01/04 portant privatisation et fermeture des entreprises publiques, et l'effacement des dettes des entreprises publiques, le gel de l'accord d'association avec l'Union européenne, et de surseoir à l'adhésion à l'OMC, dont les conditionnalités sont en contradiction avec l'orientation de la loi des finances complémentaire 2009, renationalisation des complexes industriels qui ont été livrés au pillage des étrangers sous la couverture du partenariat, à l'instar du complexe d'El Hadjar, Asmidal et Ferphos, ENGI et ENAD. Le PT ajoute à cela une véritable réforme agricole à travers l'assainissement des situations illégales et le renforcement de la subvention publique nécessaire aux véritables agriculteurs. Louisa Hanoune devait souligner le caractère exceptionnel de cette rencontre, qui intervient dans une conjoncture marquée par des pressions qui s'exercent sur l'Algérie, depuis l'adoption de loi des finances complémentaire 2009, de l'étranger et même de l'intérieur du pays. «Comme s'il s'agissait d'un partage des rôles», dit-elle, avant de rappeler la mise en état d'alerte du parti, qui a entrepris de réunir 3 millions de signatures. Une mobilisation à travers laquelle le PT réaffirme son soutien au recouvrement de la décision économique souveraine. «Le plus inquiétant est le comportement de certains importateurs algériens, mais aussi, le manque de cohésion au sein du gouvernement», selon elle. Le premier exemple est la position du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, expliquant que la privatisation figure toujours dans l'agenda du gouvernement et ce, en contradiction avec l'article 62 de la loi des finances. Après un survol du dernier rapport du FMI, qu'elle trouve «curieux», elle a estimé qu'il ya une similitude entre la voix du FMI, de l'UE et de Temmar. Ce dernier, interpellé il y a une année au sujet de l'ENOR, n'était pas disponible pour apporter une réponse à ce sujet. Il ne l'est toujours pas au sujet d'Agenor, a indiqué Mme Hanoune. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a plaidé pour une réforme politique globale, arguant qu'aujourd'hui la situation économique s'est améliorée, mais, il lui manque un pilier qu'est la réforme politique et de démocratisation. «Le système de parti unique, qui a semé les graines de la violence, doit partir et l'Etat a aussi l'obligation d'identifier les responsables qui se sont emparés des deniers publics», a affirmé l'oratrice, en ajoutant que «rendre la parole au peuple» en créant une «dynamique nationale», est de nature à «enlever tout prétexte à l'intervention étrangère». Au plan politique, Louisa Hanoune a affirmé avoir donné avec précision les endroits où la corruption a été commise, notamment pour l'achat des voix pour les sénatoriales. Des élections auxquelles son parti ne prendra pas part, mais qui ne l'empêche pas de faire des alliances avec d'autres formations politiques. A. R.