Elle a qualifié ses entretiens avec M.Bedjaoui d'«extrêmement positifs et constructifs». «Les leçons à tirer de l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste sont très importantes pour nous», a affirmé, hier, la sous-secrétaire d'Etat américaine pour la diplomatie politique, Mme Karen Hughes, au terme d'une audience que lui a accordée le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui. Une visite qui intervient au lendemain de la création du département Afrique au Pentagone. A ce sujet, Mme Hughes estime que cette section «nous permettra d'être plus efficace et d'avoir un travail de proximité avec les peuples africains». La diplomate américaine qui a entamé depuis mercredi dernier une visite en Algérie, a qualifié ses entretiens avec le chef de la diplomatie algérienne d'«extrêmement positifs et constructifs». Plus précise, elle poursuit: «Je lui ai demandé son avis sur des questions qui constituent un défi pour nous, notamment celles de l'Irak et du processus de paix israélo-palestinien». Elle a également exprimé «la gratitude des Etats-Unis» pour l'«excellente et grande» coopération existant entre les deux pays, non seulement dans le domaine de la sécurité, mais aussi dans ceux de l'économique et de l'éducation. Au vu de son parcours, l'hôte de l'Algérie est considérée comme une proche collaboratrice de George W.Bush, avec qui elle a travaillé depuis le Texas où Bush Junior était sénateur. D'ailleurs, après son élection à la Maison-Blanche, Bush confia à Hughes une mission délicate; celle de «promouvoir les valeurs américaines et d'affronter le soutien idéologique dont jouit le terrorisme à travers le monde», tel que souligné dans un document remis, à cette occasion, à la presse par des représentants de l'ambassade des Etats-Unis en Algérie. Le choix porté sur Hughes obéit à plusieurs critères objectifs. Issue d'une famille d'officiers supérieurs d'extrême droite, Karen Hughes est la fille du major-général Harold R. Parfitt. Elle est née en 1956, alors que son père était en garnison à Paris, et a passé toute son enfance et son adolescence dans des bases militaires U.S. Elle est devenue la confidente du gouverneur Bush, puis sa conseillère en communication à la Maison-Blanche, pendant les 18 premiers mois. Elle constitue avec Karl Rove, le tandem de choc qui a amené le président G.W.Bush à la Maison-Blanche. Ce duo parvient à faire gagner une personnalité qui ne semblait pas préparée à ce type de mandat, hormis le fait que son père soit ancien président des Etats-Unis. Cependant, après son bref passage au département communication de la Maison-Blanche, elle retourne en 2002 au Texas, où elle était directrice de l'exécutif du parti républicain au Texas et reporter pour les chaînes de télévision Kxas et NBC. Nommée le 14 mars 2005 sous-secrétaire d'Etat pour la diplomatie publique, Karen Hughes a conçu les campagnes pour justifier les attaques de l'Afghanistan, puis de l'Irak. Aujourd'hui, elle prend en charge la «diplomatie publique», une expression qui désigne, dans le langage «intime» de Washington, les actions d'influence sur les opinions publiques étrangères. Elle a été chargée par le président Bush de promouvoir les valeurs américaines et d'affronter le soutien idéologique dont jouit le terrorisme à travers le monde. Elle supervise trois bureaux dans le département d'Etat: le bureau des affaires pédagogiques et culturelles, le bureau des affaires publiques et le bureau des programmes d'information internationale. En somme, elle participe au développement de la politique étrangère du département d'Etat.