«Le présumé coupable a été présenté hier (lundi, ndlr.) devant le Tribunal militaire permanent de Blida et placé sous mandat de dépôt», indique le colonel Allioua, commandant du groupement d'Alger en charge de l'enquête préliminaire. Le sergent contractuel Salim Mebarkia, 25 ans, chef de poste au niveau d'une guérite du Commandement des forces terrestres à Aïn Naâdja (Alger) avait mortellement atteint par une balle tirée d'un Semonov Soualah Walid, un enfant de 15 ans, dans la matinée de jeudi dernier. L'enquête préliminaire effectuée par la gendarmerie s'est articulée autour du recoupement des indices sur les lieux du crime, l'étude balistique et l'audition des témoins et des ayants droits (la famille de la jeune victime). Ces investigations ont débouché sur une première qualification du délit: homicide involontaire et infraction des consignes militaires. Une fois l'affaire instruite au niveau du parquet militaire, ce dernier peut arrêter la qualification définitive du délit commis par Salim Mebarkia. L'autopsie, ordonnée par le procureur de la République, n'a pas eu lieu. «En cas de mort violente, l'autopsie serait automatiquement ordonnée, mais lorsque la cause directe du décès est visible et évidente et face au refus officiellement formulé par la famille du défunt, elle peut être écartée de la procédure de l'investigation, ce qui fut le cas», explique le colonel Allioua. Parallèlement à l'enquête préliminaire, les services de gendarmerie ont effectué une investigation sur la personne du sergent contratuel. Il en ressort, selon l'officier du groupement d'Alger, que Salim Mebarkia n'a aucun antécédent judiciaire, et qu'il est d'un tempérament calme et qu'il ne consomme ni drogue ni barbituriques. Lors de l'interrogatoire du sergent Mebarkia qui s'est étalé sur 36 heures, ce dernier s'en est tenu à sa version des faits: il a tiré sous le coup de la colère et uniquement pour faire peur aux enfants. «C'est à la lumière de ces recoupements que nous avons inscrit l'homicide involontaire comme première qualification», insiste le colonel Allioua. L'instruction de l'affaire au niveau du parquet prendra quelque temps, déclare t-il, pour faire la lumière sur ce crime. C'est dans le cadre de cette instruction que sera effectuée notamment la reconstitution des faits. L'on attend donc l'ouverture du procès après la finalisation de cette instruction dont les délais ne sont pas précisés. Sur le plan civil, le tribunal de Hussein Dey, dont le parquet a été saisi pour cette affaire, s'occupera des droits inhérents à cet aspect. «Et je tiens à affirmer à la famille de la victime que le procès sera conduit avec la célérité nécessaire et qu'ils auront tous leurs droits parce que, quelles que soient les consignes, le sergent n'avait même pas le droit de tirer en l'air en pareil cas», précise l'officier en poursuivant: «Des enfants avec leurs moutons en plein jour ne constituent nullement un danger pour le périmètre militaire.»