Le projet d'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2002 contient une liste additive de nombreux produits qui seront désormais soumis au Droit additionnel provisoire (DAP). Le Conseil des ministres, réuni lundi sous la présidence de Bouteflika, a ainsi examiné cette nouvelle liste qui permettrait au produit national de demeurer compétitif par rapport aux produits importés. Le Président a, toutefois, mis l'accent sur le caractère provisoire de cette sorte d'assistance, rappelant que ce droit, certes bénéfique pour les produits locaux, est appelé à «disparaître» et qu'à cet égard, il ne «s'agit ni de se précipiter vers l'élimination de toute protection, (...) ni de se crisper dans une attitude protectionniste à jamais révolue». Cependant, a-t-il encore précisé, «toute politique dans ce domaine doit préserver les intérêts des producteurs nationaux et ceux des consommateurs dans toute la mesure compatible avec les engagements auxquels a souscrit notre pays». Les plus heureux, pour ce qui est de cette nouvelle liste, sont décidément les équipementiers. En tout, 68 biens d'équipement supplémentaires, de la branche mécanique notamment, bénéficieront du Droit additionnel provisoire (DAP). Ces derniers avaient manifesté leur mécontentement lors de la mise en vigueur de la dernière ordonnance portant nouveau tarif douanier et s'étaient estimés particulièrement lésés par rapport aux autres secteurs. Les machines agricoles, les véhicules de transport de marchandises, les camions et grues seront ainsi soumis au DAP. Rappelons que l'ordonnance du mois d'août dernier fixait le tarif douanier à seulement 5% pour les biens d'équipement afin, justifie-t-on, de promouvoir l'investissement étranger. Un taux, certes, attractif pour les investisseurs étrangers, mais qui paralyse grandement le produit local. Selon le ministre des Finances, les biens d'équipement produits en Algérie couvriraient à peine 15% du marché. Rappelons, en outre, que le DAP est fixé à 60% et sera démantelable sur une période de 5 ans à raison de 12% par an. La nouvelle liste comprend également deux produits agricoles, un produit alimentaire et 40 demi-produits industriels. De ce fait, un produit local semi-fini, à titre d'exemple, sera ainsi protégé par 15% de taxes douanières et par 60 % du DAP imposés sur le même produit importé.