«Quel que soit le point de la course où le terme m'atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que quels que soient les obstacles que l'histoire lui apportera, c'est dans le sens de sa libération que mon peuple ira». On disait de lui qu'«il était loin de se sacrifier à une forme quelconque de nostalgie passéiste régressive» et qu'il «avait la conviction de travailler à l'avènement en Algérie d'une démocratie pluraliste, ouverte aux différences et capable de faire triompher la parole de l'échange rationnel contre le silence buté ou la parole meurtrière des fanatismes politiques ou religieux». A l'occasion du 13e anniversaire de la mort de Mouloud Mammeri, l'APC d'Ath Yenni, en collaboration avec le comité d'organisation, a commémoré l'événement en organisant une série d'activités. Les festivités ont débuté avant-hier par la tenue d'une conférence animée par Ali Mouzaoui et intitulée: «Lucidité et appréhension dans l'oeuvre de Mammeri». Les autres conférences-débats «La colline illuminée» et «Réflexion autour d'un colloque international et la création d'une fondation Mammeri» seront animés respectivement par Djamel Amrani et Slimani Hachi aujourd'hui et demain. Quant au recueillement et au dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Dda Lmulud, ils seront effectués ce matin, vers 11h. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce chantre de la culture amazighe a longtemps vécu au Maroc, qui a imprégné notamment sa trilogie: «La colline oubliée», «Le sommeil du juste» et enfin «L'opium et le bâton», mais a connu sa fin dans son pays qu'il chérissait tant. Parmi ses oeuvres, on peut citer «La cité du soleil», «La meute» ou encore «Machaho ! contes berbères de Kabylie» mais aussi «Le banquet» et «La mort absurde des Aztèques». Comme le disait le regretté Mouloud Mammeri: «L'ignorance, les préjugés, l'inculture peuvent, un instant, entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l'on distinguera la vérité de ses faux-semblants».