Les premiers médicaments et produits algériens à base de plantes médicinales fabriqués par le groupe Saidal seront mis sur le marché national avant fin juin. C'est ce qu'a annoncé le Dr Abdeslam Chakou, directeur du Centre de recherche et de développement auprès de ce groupe, en marge des travaux du symposium international sur le médicament de phytothérapie tenu récemment à Constantine. Il s'agit de produits à visées cosmétiques, nutritionnelles et curatives. L'initiative se veut aussi une amorce pour accentuer la mise en valeur des plantes médicinales dans le système de soins. En Algérie, également, et tenant compte des importations croissantes d'huiles essentielles et d'extraits (50 tonnes en 1999 et 200 tonnes en 2003) issus de plantes médicinales pouvant être cultivées localement, le groupe pharmaceutique Saidal a tenu à mettre en place un projet de développement et de production axé sur la culture et la valorisation des plantes médicinales de la flore du pays. Le groupe se base surtout sur les contours d'un cadre juridico-réglementaire régissant l'évaluation, la fabrication, l'enregistrement et la commercialisation des médicaments à base de plantes. Selon l'OMS, dans 70 pays, les médicaments à base de plantes font l'objet d'une réglementation, mais le contrôle législatif des plantes médicinales n'a pas suivi un modèle structuré, et ce, parce que les produits ou médicaments à base de plantes ne sont pas définis partout de la même façon et que diverses approches ont été adoptées pour l'homologation, la distribution, la fabrication et le commerce de ces produits. De nos jours, l'usage des plantes médicinales est fréquent surtout dans les zones rurales des pays du Maghreb et notamment au Maroc, où le recours à la plante médicinale atteint jusqu'à 70% de la population. C'est dans ce contexte international marqué par le sommet de RIO, et les recommandations, surtout de l'OMS, que des stratégies de conservation des plantes médicinales sont en cours d'élaboration par l'ensemble des pays d'Afrique du Nord, entre autres, l'Algérie. Diverses actions ont étés initiées, notamment la mise en place de banques nationales de gènes avec une composante de plantes médicinales et l'établissement de bases de données propres aux plantes médicinales. Pour consolider cette démarche et tenant compte des enjeux du développement des secteurs alimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques, l'Algérie a abrité des manifestations scientifiques de niveau international dont la dernière est «le colloque sur la valorisation de la biodiversité dans la perspective d'un développement durable» qui s'est déroulé à Alger les 18 et 19 mai 2004 et qui a fait l'objet d'une déclaration pour la protection et la valorisation des plantes aromatiques et médicinales dans le Bassin méditerranéen. Cet effort a été encouragé et consolidé par la création de l'Institut national des plantes aromatiques et médicinales de Taounate à Fès.