Saidal a mis en place un projet de développement et de production axé sur la culture et la valorisation des plantes médicinales. D'un exploit à un autre, le Centre de recherche et de développement (CRD) du groupe Saidal ne cesse d'étonner le monde pharmaceutique. Il vient d'être primé par la World intellectual property organization (Wipo), une institution des Nations unies, pour une de ses récentes innovations. Ce n'est que juste récompense puisque, depuis sa création en 1999, ce centre et l'équipe qui le compose oeuvrent dans le but de développer la production pharmaceutique en Algérie, de satisfaire par là même les besoins de la population au moindre coût. En effet, le CRD du groupe Saidal a été retenu par l'organisation onusienne pour avoir découvert et mis au point le procédé dit «orodispersible». Un procédé révolutionnaire car il permet une meilleure assimilation des médicaments sous forme de cachets sans avoir besoin d'eau pour les faire passer. C'est l'une des rares entreprises publiques algériennes à prétendre à des prix internationaux dans la «jungle mondiale du médicament.» Bon an mal an, le CRD développe en moyenne 5 à 6 produits génériques qui sont intégrés dans la gamme de production des différentes filiales du groupe. L'entité emploie 250 personnes, dont 70% de jeunes cadres sortis des universités algériennes. C'est à ce niveau que sont assistées en continu les usines de production dans le contrôle de la qualité et la transposition d'échelle des nouveaux produits à faire entrer en fabrication. Une virée dans le centre nous a permis de constater de visu les efforts déployés par une jeune équipe dont le souci est de préserver la bonne place qu'occupe le groupe dans le marché national et international. Le directeur du centre, le Dr Abdesselam Chakou, nous reçoit dans son bureau. Ce dernier, trois heures durant, a abordé différentes questions concernant Saidal et le CRD dans une transparence totale. Notre visite nous a conduits par la suite aux différents laboratoires au nombre de cinq, du CRD. Tenue exigée pour le personnel: une blouse blanche portant le sigle de Saidal. C'est l'assistante chargée de la communication, Melle Amel Chabouni qui nous a servi de guide tout au long de notre visite. Le premier point était le laboratoire analytique, dirigé par Mme Aynous. «Ma mission consiste à contrôler et analyser les produits finis», précisera-t-elle. Une cinquantaine de personnes, entre chimistes et biologistes, prend en charge les études de stabilité. Le laboratoire de pharmacie galénique contrôle, pour sa part, la formulation du médicament générique, et effectue des tests sur la dureté des comprimés, selon la directrice Melle Chorfi. Le laboratoire de microbiologie, dirigé par Mme Rachem, contribue, quant à lui, au contrôle de la contamination microbienne dans les produits non obligatoirement stériles. Concernant le laboratoire pharmaco-toxicologie, il sert à évaluer la sécurité des produits par des essais toxicologiques ainsi que l'efficacité des produits par des essais pharmacodynamiques, selon le directeur M.Zaouani. Le laboratoire de substance naturelle est dirigé, lui, par Mme Nacer-Bey. L'initiative se veut une amorce pour accentuer la mise en valeur des plantes médicinales dans le système de soins. Il s'agit de produits à visées cosmétiques, nutritionnelles et curatives. En Algérie, les importations d'huiles essentielles et d'extraits (50 tonnes en 1999 et 200 tonnes en 2003) issus de plantes médicinales pouvant être cultivées localement sont importantes. C'est ainsi que le groupe pharmaceutique Saidal a tenu à mettre en place un projet de développement et de production axé sur la culture et la valorisation des plantes médicinales du pays. Le groupe se base surtout sur les contours d'un cadre juridico-réglementaire régissant l'évaluation, la fabrication, l'enregistrement et la commercialisation des médicaments à base de plantes. Le CRD est doté, par ailleurs, d'un centre de documentation et d'information scientifique et technique, d'une structure système management de la qualité, d'un service des affaires réglementaires, d'une structure de coordination du développement et une autre de coordination des activités scientifiques et techniques. Il y a aussi un département de veille technologique géré par M.Ghazi. «Le département s'occupe de la veille sous différentes formes: veille de l'information scientifique et technique, des procédés, des nouveaux médicaments, veille par rapport au marché mondial, au partenariat», nous expliquera M.Ghazi. Il contrôle en outre les brevets par rapport aux brevets expirés dans le monde, et vérifie les brevets protégés en Algérie.