Les prix, malgré les multiples promesses du ministre de l'Agriculture demeurent au-dessus des 40DA. Annoncée à maintes reprises par les différents responsables du secteur, la baisse des prix de la pomme de terre est attendue pour les mois d'avril et mai prochains. Les prix connaîtront-ils une baisse réelle attendue par le consommateur depuis plus de sept mois? Quant à la pomme de terre en provenance du Canada, «ce produit sera cédé dans les prochaines semaines à 30 ou 35DA sur le marché de détail», a affirmé M.Ould Hocine en recevant une délégation d'exportateurs au siège de la Chambre nationale d'agriculture (CNA) dont il est le président. Les prix, malgré les multiples promesses du ministre de l'Agriculture qui renvoie la balle aux commerçants, demeurent au-dessus des 40DA. Pourtant, au niveau de certains marchés régionaux, Aïn Defla à titre d'exemple, la patate est cédée à 26 et 28DA le kilogramme. Afin d'éviter toute équivoque, le responsable de la CNA affirme que «le ministre canadien de l'Agriculture a donné son accord pour l'exportation de la pomme de terre de consommation vers l'Algérie, afin de renforcer le marché local». D'autre part, on se souvient de la phrase, lourde de sens, prononcée par le directeur technique du Groupe Hasnaoui en affirmant que tant que l'Algérie est dépendante de l'importation de la semence, le problème restera récurrent et va se reproduire chaque année. En effet, lié étroitement au problème d'indisponibilité, au prix marqué par des irrégularités, la réduction des surfaces de stockage, le désintérêt des agriculteurs, l'absence de marchés de gros à intérêt national et la multiplication des spéculateurs, le marché national a été complètement perturbé. Ce marché, rappelons- le, a connu une baisse de la production ayant conduit à la flambée vertigineuse des prix à compter du mois de Ramadhan. Le directeur de la CNA a souligné que cette décision du gouvernement canadien a été prise à la suite de la demande formulée par la CNA pour tenter de reprendre le dessus sur le manque de production et la multiplication des spéculateurs. Selon les spécialistes, cette importation n'aura pas d'incidence sur la production locale, car elle intervient dans une période, entre avril et mai de l'année en cours, où la production est à son niveau le plus bas. A contrario, ont-ils estimé, cela peut avoir des retombées positives sur le secteur, les agriculteurs auront le temps de réinvestir massivement la filière grâce à l'apport de semences de meilleure qualité et à un prix plus qu'abordable. En termes d'importation de semences, l'on enregistre sur le marché local des quantités colossales importées telles la Fabella, nommée autrement la rouge et la blanche, Spunta...tandis que d'autres, la Bintje ou la Roseval ont complètement disparu des étals de nos marchés. Cette absence de variétés est l'une des entraves qui freinent l'épanouissement de ce secteur. Par ailleurs, il convient de rappeler qu'environ 6000 tonnes de semences ont déjà été importées puis distribués aux agriculteurs sur l'ensemble des wilayas des Hauts-Plateaux à des prix ne dépassant pas 65DA le kilo. A titre comparatif, sur le marché local, le kilogramme de semences de pomme de terre a atteint 180 dinars. En dépit de l'importance de cette opération qui s'avère, d'ores et déjà, concluante, beaucoup reste à dire quant aux contraintes qui peuvent entraver sérieusement cette démarche. Réunis en février dernier, les agriculteurs et les responsables de cette chambre n'ont pas manqué de rappeler la pénurie d'eau d'irrigation constituant, ainsi, un souci majeur pour la filière. Les quantités d'eau existantes demeurent en deçà des besoins, sachant qu'un seul hectare de culture nécessite 6000m3 d'eau. Conjuguée aux mesures draconiennes initiées par les pouvoirs publics interdisant l'irrigation à partir des eaux des oueds, la sécheresse rend la demande en eau supérieure à l'offre. Attendre la réalisation des 10 nouveaux barrages, annoncés par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau d'ici à 2009, portant leur nombre à 57 avec une capacité de réserve pouvant atteindre les 7 milliards de m3 serait-elle la solution? Faut-il construire des barrages ou importer de la semence? Les deux opérations peuvent-elles être réalisées simultanément? Sans l'application d'une politique bien définie, intégrant tous les éléments ayant trait au marché de la pomme de terre, la baisse des prix sera, encore une fois, renvoyée aux calendes grecques.