Le partenariat de l'UE avec le sud de la Méditerranée n'a pas eu l'impact espéré, ont constaté les eurodéputés. Lors de sa session plénière qui se tient à Strasbourg du 12 au 15 mars, le Parlement européen (PE), a fait le point sur l'état du partenariat euro-méditerrnéen, avec au final, l'adoption d'une résolution constatant, dans une large mesure, l'échec des objectifs fixés depuis le lancement du processus de Barcelone, en novembre 1995. La particularité contenue dans la résolution, n'est pas tant dans ce constat négatif reconnu par l'ensemble des partenaires, mais bien dans la précision des responsabilités des ratages successifs. «L'UE n'a pas été à la hauteur», affirme l'avant-projet de résolution présenté par le rapporteur du groupe socialiste, le Français Kader Arif. Les commentaires qui suivent font état «de la déception qui domine la proposition de résolution». Ainsi, le rapport relève bien que les pays de l'UE, autant que la Commission européenne, ont failli, à bien des égards, à leurs engagements et promesses vis-à-vis des pays du Sud et de l'Est méditerranéen (Psem). Il impute la raison, entre autres, à la manière dont a été mené le processus d'élargissement de l'UE aux 12 pays d'Europe centrale et orientale, engagé au 1er mai 2004. Dès l'arrivée des 10 nouveaux Etats dans l'Union en 2004 (la Bulgarie et la Roumanie ont été accueillies, le 1er janvier 2007), le partenariat euro-méditerrnéen est passé au second plan, pour ne pas dire délaissé. Mettant à profit le lancement de la nouvelle politique européenne de voisinage (PEV), les euro-députés, insistent pour une réelle intensification du partenariat avec le Sud, notamment par l'application immédiate des nouveaux instruments financiers contenus dans la PEV. Et pour cause, puisque l'accompagnement technique et financier appliqué jusqu'alors dans la coopération euromed, n'a pas contenu les effets pervers de la mutation des économies fragilisées des Psem. Le rapport cite en exemple certaines réalisations telles «les nombreuses barrières qui freinent encore les échanges, alors même que les procédures douanières se sont notablememt simplifiées». Plus encore, le PE demande à la Commission européenne «de prendre en compte la possible érosion des préférences tarifaires dont bénéficient les pays du Sud et Est méditerranéen, causés par la signature d'accords de libre-échange entre la Communauté et certains pays tiers». Par ailleurs, conscients de la spécificité des Psem, les députés «appellent la Commission européenne à ne pas forcer la main aux Psem sur la question de l'ouverture de leurs marchés des services, notamment en maintenant les services publics hors du cadre des négociations». Rappelant la prochaine session plénière de l'Assemblée parlementaire euro-méditerrnéenne (Apem), qui se tiendra du 16 au 18 mars courant à Tunis, les eurodéputés demandent à renforcer ses prérogatives (l'Apem ayant jusqu'à aujourd'hui un rôle consultatif) ainsi qu'une meilleure «collaboration avec la Commission et le Conseil dans le domaine économique».