L'ESPAGNE est parmi les premiers partenaires commerciaux de l'Algérie. Attendu aujourd'hui dans notre pays pour une visite officielle de trois jours, le roi d'Espagne, Juan Carlos, devra donner, jeudi, le coup d'envoi de la 3e édition du Festival espagnol d'Oran. Au plan commercial, les échanges entre l'Algérie et l'Espagne ont atteint, au titre de l'année 2005, plus de 5,3 milliards d'euros. Une tendance qui, même au ralenti, classe l'Espagne parmi les premiers partenaires commerciaux de l'Algérie. Le projet de gazoduc Medgaz, dont l'achèvement est prévu au début de 2009, viendra, à coup sûr, consacrer le partenariat algéro-espagnol en matière d'énergie. Viendra ensuite, le second projet de construction d'une interconnexion électrique entre les deux pays. Une entreprise qui ne peut que rythmer davantage ce partenariat. L'Algérie, faut-il le rappeler, s'est engagée solennellement dans une oeuvre de soutien aux entreprises espagnoles qui désirent s'installer en Algérie. Les Espagnols demeurent, néanmoins, réticents quant à l'offre algérienne, en témoigne la faible présence des entreprises ibériques dans certains secteurs d'activité. Le Royaume ibérique a, il est utile de le signaler, joué un rôle important auprès du Club de Paris dans le cadre du remboursement anticipé de la dette algérienne. Dans la foulée, les deux pays ont conclu, rappelons-le, un accord important sur la conversion de la dette. Par ailleurs, l'ouverture de nouvelles lignes entre Alger et Madrid, par la compagnie de navigation aérienne espagnole, Spanair, et le retour d'Iberia pourraient constituer un signal positif pour faciliter le mouvement d'affaires entre les deux pays. En un mot, nonobstant une avancée -jusqu'à maintenant - à petites foulées de la locomotive économique, le train politique ne cesse, quant à lui, de marquer des points d'arrêt. Les deux parties liées, sur le plan judiciaire, par une convention d'extradition, peinent encore à mettre en place les instruments juridiques bilatéraux censés concrétiser le transfert de détenus. A propos du phénomène appelé «immigration clandestine», un fléau exagérément dramatisé par les pays européens, l'Algérie considère que son traitement nécessite l'implication et la participation active de l'ensemble de la communauté internationale. Sur le plan économique, l'Union européenne a toujours privilégié l'action bilatérale avec les pays de la rive sud de la Méditerranée. Il s'avère, aujourd'hui, nécessaire de revoir le partenariat euro-méditerranéen afin d'asseoir une véritable solidarité et une coopération fondée sur le principe de l'intérêt partagé.