Le vieux parti prépare intensivement cette session de l'instance exécutive qui aura lieu vendredi prochain. Le secrétariat général de l'instance exécutive du FLN s'est réuni samedi soir, sous la présidence du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Cette rencontre a permis de peaufiner les dernières retouches avant la tenue de la session ordinaire de l'instance exécutive dont les travaux débuteront vendredi prochain, a indiqué le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja à L'Expression. «Il s'agit de rapports financier, organique et politique ainsi que l'aspect touchant à la campagne électorale qui seront présentés à l'appréciation de l'instance exécutive», précise-t-il, «car nous voulons introduire une méthode d'encadrement de la campagne électorale en vue de présenter un travail conforme aux aspirations des candidats». La maison FLN connaît, depuis quelque temps, un regain de fébrilité. On met plusieurs fers au feu parce que le temps presse. Ainsi, on s'emploie par-ci à terminer les textes de base qui seront présentés à l'appréciation et l'approbation de l'instance exécutive; on installe par-là un pool médiatique qui sera le centre névralgique de la campagne électorale, doté de lignes téléphoniques, de réseau Internet, d'un système informatique capable de recevoir l'information d'où qu'elle provienne, la décortiquer, la canaliser dans un temps record... Le FLN a pris la précaution de confier cette opération à une équipe de militants avertis et alertes qui seront sur le qui-vive jusqu'à l'annonce officielle des résultats des législatives du 17 mai prochain. On se lance, en outre, sur le front de campagne en préparant activement le programme le plus concis qu'il soit pour répondre à tout imprévu. On prépare les slogans, les affiches, les discours; on choisit les hommes et les femmes qui sauront communiquer au mieux le discours du parti par le biais des médias. Le FLN a innové en tout point de vue. Il est désormais acquis chez les têtes pensantes du vieux parti en mutation profonde que les moyens archaïques sont révolus; on ne peut donc concevoir un parti moderne, appelé à jouer les premiers rôles, avec des dossiers dans des boîtes de carton ou des discours d'un autre temps. Autant prendre le taureau par les cornes en bousculant cette clientèle amorphe, habituée à meubler les couloirs, sans initiatives susceptibles de faire bouger les choses, sans capacité de création mais regardant, en même temps, ceux qui viennent les empêcher de tourner en rond comme des Martiens ou des zombies. Belkhadem sait qu'aucun changement ne sera possible tant qu'il n'aura pas donné un bon coup de pied dans la fourmilière. En mettant en transe son monde, le premier responsable du parti veut leur mon-trer qu'il ne suffit plus de dormir sur ses lauriers en répétant à l'envi sa suffisance. La concurrence sera farouche. Chacun le sait. Les tire-au-flanc et les tirs croisés seront fréquents. Alors autant accélérer la cadence, en imposant son propre rythme, parce qu'il ne sert à rien de s'engager dans la polémique stérile quand on a les moyens d'aller plus vite, en les laissant face à leurs propres contradictions. La réunion de jeudi ne fera qu'entériner une politique déjà pensée depuis une certaine date. Mais, sur le plan du ralliement des troupes, elle est très utile dans la mesure où elle permettra au parti de partir du bon pied. Il passe à l'offensive, par un mouvement crescendo qui atteindra son apogée à la fin de campagne. Après, on pourra analyser ou commenter les points forts et les failles de chacun. La fin aura justifié les moyens.