Il a axé son intervention sur trois thèmes principaux. Il s'agit, entre autres, de l'obligation d'en finir, une bonne fois pour toutes, avec la langue de bois, notamment à partir des prochaines élections, redonner à l'Islam sa réelle image, loin de tout embrigadement intégriste et terroriste et enfin éradiquer la corruption. Sur ce dernier point, l'orateur a revu en bloc ses déclarations. Comme il a fait preuve d'une retenue apparente et jamais connue chez le leader islamiste qui n'hésitait pas à faire, auparavant, des déclarations enflammées. La corruption, selon le responsable du MSP, «n'est pas cet acte de voler, réprimé par la loi, c'est plutôt celui ancré dans les politiques, les esprits et les cultures», a-t-il insisté. C'est un discours plus ou moins modéré articulé autour de phrases prudentes qu'a tenu Boudjerra Soltani devant les cadres et militants de sa formation. Pourtant, il n'a pas hésité à lancer devant les présents, au moins un mot ou une pique sur la corruption. Comme il n'a pas cessé de clamer détenir des informations et des dossiers sur des responsables hautement placés et qui sont impliqués dans des affaires douteuses. Dans une valse à deux temps, Boudjerra Soltani a voulu satisfaire sa base militante en dénonçant la corruption tout en restant sur ses gardes au vu de l'épée de Damoclès qui pèse sur lui. Il apparaît, vraisemblablement, que les sorties du président de la République et du ministre de la Justice, qui ont clairement annoncé «que toute personne détenant des informations doit se rapprocher des instances juridiques compétentes», ont eu raison du leader islamiste. Ce dernier a affiché, depuis, une certaine réserve dans ses sorties et déclarations. L'accent est tout de même mis sur l'impératif de mener une guerre contre la corruption. Sur un autre plan, tout en se réjouissant des innombrables potentialités que recèle le pays, le leader islamiste regrette le déficit en matière d'évaluation et de gestion. Abordant les prochaines législatives, Boudjerra Soltani a déclaré que cette échéance devrait porter sur les préoccupations citoyennes, loin des discours démagogiques ou encore de la langue de bois. «Il faut en finir avec les vocables de l'histoire, de la géographie et du patriotisme», a-t-il martelé avant d'ajouter «personne ne peut remettre en cause notre nationalisme». Profitant de la Journée de la femme, Boudjerra Soltani est revenu sur l'égalité des sexes. Il dira dans ce sens, qu'il n'y a aucun conflit entre la femme et l'homme. Au contraire, c'est une relation de complémentarité qui lie ces deux êtres, tel que cité par la religion musulmane. Et de s'interroger: «De quoi et de qui veut-on libérer la femme? Est-ce de son authenticité et de son identité?» Aussi, le leader du MSP a exhorté les présents à lutter et combattre ces cultures qui ont décomposé la famille algérienne. En somme, la rencontre de jeudi, tenue à Arzew, a été pour les militants du MSP, un cadre qui servira à apporter les dernières retouches avant l'entame de la campagne électorale. Rassemblement qui s'est également transformé en tribune pour réitérer le soutien et la sympathie du MSP aux femmes irakiennes, palestiniennes, libanaises et syriennes.