Le marché du poids lourd en Algérie recèle aujourd'hui énormes enjeux. Ils sont réels et bien là. M.Hadj Aïssa Mohamed, un jeune et dynamique manager tente de l'investir par la voie chinoise: il propose un poids lourd incontournable: Le Cnhtc a déjà fait ses preuves en Chine, et ailleurs dans le monde. Notre interlocuteur est sûr de la qualité de son produit. Effectuant des déplacements fréquents en Chine où il dispose d'un bureau de liaison, il tente, à chaque fois, d'apporter les améliorations qui s'imposent afin d'être au plus près des attentes du client algérien, réputé exigeant et qui lui fait de plus en plus confiance. L'Expression: Vous représentez un produit inédit sur le marché national, pouvez-vous nous parler du constructeur qui en est à l'origine? M.Hadj Aissa Mohamed: Dois-je vous rappeler que Cnhtc (China national heavy duty construction) est classé numéro 1 en poids lourds (plus de dix tonnes) il vient de clôturer l'année 2006 avec plus de 60.000 unités produites. C'est géant! Spécialisé dans le lourd et le moyen lourd, il reste le premier fournisseur de l'armée chinoise en camions et le premier exportateur de ce type de véhicules en Chine. Pas moins de 10.000 unités ont été exportées à travers le monde par ce constructeur, y compris l'Algérie. Son premier marché demeure l'Iran. Je rappelle que le camion Cnhtc est le fruit d'un partenariat entre l'autrichien Steyr et l'Etat chinois. Les Chinois devaient auparavant, choisir entre Man, Mercedes et Steyr mais ont fini par opter pour ce dernier en raison de la réputation de robustesse qui le caractérise. Ainsi fut fabriqué le premier modèle de camion Cnhtc après l'achat de la licence de fabrication et le transfert de technologie qui est son corollaire. Plus tard, la signature d'un contrat de partenariat avec Volvo a débouché sur la conception de la propre cabine du Cnhtc qui porte profondément l'empreinte des ingénieurs de Volvo. Nous avons, quant à nous, réussi à l'introduire pour la première fois en juin 2005 sur le sol algérien où nous avons pu écouler plus de cinq cents unités. Oui, mais quels sont les arguments que vous mettez en avant afin de commercialiser un tel produit chinois? J'insiste et rappelle que je représente le meilleur de la qualité chinoise. Autrement dit, la Chine possède bel et bien de la très bonne qualité! Il suffit juste de la découvrir, ce que nous avons fait. D'autant que la puissance économique qu'est la Chine, maîtrise depuis plus de vingt-quatre ans la technologie du moteur Steyr qui équipe le Cnhtc, un moteur simple et puissant avec un coût de maintenance extraordinairement moindre. Par ailleurs, ce camion a dans ses gènes des éléments de mécanique arborant de grandes marques mondiales dont la boîte de vitesses ZF qui est très connue chez nous, le système de freins Wabco et la sellette Joice et les pneumatiques Michelin. Mais notre meilleur argument est sans conteste le client qui n'hésite pas à nous faire confiance et se réapprovisionne à chaque fois auprès de nos succursales. Notre arme de bataille est, bien entendu, le prix qui nous permet de défier toute concurrence: un paramètre qu'incarne à merveille le Chtc Malaxeur à 9 m3 que nous commercialisons. Néanmoins, nous sommes conscients des efforts qu'il faut encore mener afin de mieux asseoir ce produit nouveau. Vous affichez l'objectif ambitieux de vendre 1000 unités pour l'exercice 2007, est-ce à dire que votre force se limite exclusivement à la vente? Non, car la force est surtout dans le service. Bien que nous ambitionnions de vendre 1000 unités, nous misons avant tout sur une stratégie à long terme qui privilégie la proximité et le service à la clientèle. Contrairement à une certaine concurrence, notamment japonaise, nous offrons un produit abordable avec une pièce de rechange également abordable. Par ailleurs, nous figurons maintenant à travers nombre de wilayas afin de garantir le suivi et la maintenance au client. Nous sommes présents entre autres à Médéa, Sétif, Béjaïa, El Oued et Batna, Jijel et Alger. Nous atteindrons en 2007 une vingtaine d'agents agréés. Oui, mais par rapport aux standards qui ont cours en Chine, apportez-vous des améliorations particulières au camion que vous introduisez en Algérie? Evidemment, les standards en Chine ne conviennent pas nécessairement à ce qui est pratiqué dans notre pays. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à apporter des retouches, quand cela est nécessaire. Mais cela est rare car nous avons notre propre bureau en Chine qui contrôle la qualité pour le client algérien. Sinon, figurent quelques améliorations, notamment au plan soudure et au niveau du réservoir. Toutefois, les éléments-clés du camion, c'est-à-dire le pont, la boîte de vitesses et la charge utile font l'objet du plus grand soin. Avec ce détail que nous offrons le plus grand pont arrière qui puisse exister dans un camion; c'est-à-dire celui de seize tonnes propre au 6x4 à benne. L'autre principe qui caractérise notre camion est une motorisation qui va de 290 à 410 CV. Un dernier mot? Nous assumons la qualité de nos produits, et sommes fiers de nos camions qui circulent déjà dans le Grand Sud algérien. Nous disposons du meilleur produit chinois, entièrement monté en Chine et doté d'atouts légués par la haute tradition du poids lourd. Nous n'avons pas à rougir de la concurrence..