Le citoyen algérien continuera à acheter le sachet de lait à 25DA, tandis que les transformateurs vont être soutenus par l'Etat. Devant la crise qui a secoué dernièrement la filière lait, le ministère du Commerce a annoncé la création d'un Office national du lait. Tout comme le défunt Oaic, chargé de réguler le marché des céréales, la nouvelle structure est le moyen approprié pour lutter contre la spéculation à laquelle fait face le marché laitier. En marge de l'ouverture de la session de printemps de l'APN, le ministre du Commerce, M.Djaâboub a expliqué que cet office aura pour mission la distribution et la régulation du marché national. Celles-ci se feront, ajoutera-t-il, soit par l'importation du lait en poudre et sa distribution aux transformateurs, soit par des subventions directes aux transformateurs du lait pour le sachet pasteurisé. «Cela pour dire que le citoyen algérien va continuer à acheter le sachet de lait à 25DA et que les transformateurs vont être soutenus par l'Etat pour qu'ils ne travaillent pas à perte», a-t-il déclaré. A noter que le chef du gouvernement avait indiqué récemment, que la production nationale pour le secteur public est évaluée à 2,5 milliards de litres par an alors que celle du secteur privé est de 400 millions de litres par an. Aussi, la crise que connaît la filière lait a, en quelque sorte, fait prendre conscience de l'importance qu'il y a à importer des vaches laitières comme solution adéquate pour faire face aux problèmes. Il faut reconnaître que l'élevage laitier n'a pas connu de développement significatif. C'est ainsi que l'Union nationale des paysans algériens (Unpa) propose un programme d'importation de 250.000 vaches laitières par an. Selon les représentants de cette organisation, «ce programme est en mesure, dans une échéance de deux à trois ans, d'assurer l'arrêt des importations qui coûtent au pays une facture annuelle de 700 millions de dollars». Pour eux, le succès de ce programme nécessite une distribution équitable des vaches importées et un contrôle strict des éleveurs, pour que ces bovins ne soient pas destinés à l'abattage. Quant au soutien de l'Etat à la filière lait, ils proposent d'augmenter de 1 à 2DA l'actuel seuil du soutien fourni aux éleveurs et fixé à 7DA par litre de lait. Les pouvoirs publics doivent donc donner plus d'importance au développement de la production laitière dont les besoins en la matière sont de plus en plus croissants. Le développement de ce secteur a été entravé par une production de fourrage n'assurant que 52% des besoins du bétail, par la prédominance de petits troupeaux et par des méthodes d'exploitation à faible technologie.