Les opérateurs de la filière lait, entre producteurs et industriels, devraient rencontrer le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub dans les tout prochains jours. Une sollicitation dans ce sens a été adressée à ce dernier, a-t-on appris, de source proche du milieu des professionnels du lait. En effet, se disant satisfaits des mesures annoncées à l'issue du récent conseil interministériel présidé par le chef du gouvernement consacré au dossier relatif à la situation de crise que vit la filière du lait à la suite des perturbations qu'a connues le marché mondial, les opérateurs ont formulé une demande auprès du ministre du Commerce pour se réunir et se concerter autour des mesures à prendre et tous les détails concernant la mise en place de l'Office interprofessionnel du lait. Une rencontre qui devra aborder, également, les derniers développements de la filière lait aux plans national et international. Il faut dire que cette démarche du gouvernement a contribué, relativement, à l'apaisement des inquiétudes des industriels du lait quant au déploiement des moyens de l'Etat à même de parer à d'éventuelles pénuries même si le prix administré du sachet de lait reste à son niveau actuel à savoir 25 dinars. Cependant, si le prix du sachet de lait est resté stable, le circuit d'approvisionnement connaît, quant à lui des perturbations, notamment dans certaines localités de l'Algérois où le lait est distribué un jour sur deux en plus du fait que les quantités distribuées sont réduites par rapport à la normale. Certains ont même fait état de spéculation sur le produit. Les opérateurs de la CIPA, par conséquent, ont accueilli favorablement l'idée d'un Office d'autant plus qu'il aura pour mission de réguler le marché national par l'importation du lait et sa distribution aux transformateurs à des prix raisonnables ou par voie de subventions directes du sachet de lait pasteurisé. De son côté, le ministre du Commerce a affirmé que les transformateurs seront soutenus par l'Etat pour maintenir, en finalité, le prix du lait au même titre, d'ailleurs que le prix de la baguette. Deux produits stratégiques que l'Etat continuera de soutenir en dépit de l'instabilité des marchés mondiaux de blé et de la poudre de lait. Les raisons ayant poussé les pouvoirs publics à adopter une telle stratégie sont connues par tous ; préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Néanmoins, le gouvernement, qui a évité jusque-là le sujet de l'augmentation du prix du sachet du lait et du pain, et qui risque de faire des vagues au sein de la société, est placé aujourd'hui devant un choix difficile, c'est le moins que l'on puisse dire : continuer à subventionner une partie du prix, ou procéder graduellement à un rééquilibrage des tarifs. Pour le moment, la politique du gouvernement est claire. Elle consiste à soutenir coûte que coûte ces deux produits dit stratégiques à savoir le lait et le pain.