José Luis Zapatero a déjà livré un soutien sans surprise, mais contre toute légalité, à la politique marocaine. Le chef du gouvernement espagnol est en visite au Maroc à partir d'aujourd'hui. L'on s'interroge, déjà, si José Luis Zapatero est en mesure d'aller provoquer les foudres des Sahraouis dans les territoires occupés. Car, à entendre certaines rumeurs, une escale est prévue à Dakhla, une ville rebelle du Sahara occidental. On attend de connaître la position du chef du gouvernement espagnol sur le projet controversé du Makhzen appelé Autonomie pour le Sahara occidental. La position de José Luis Zapatero sur la question sahraouie lui a valu souvent les critiques les plus acerbes de l'opinion publique espagnole. Le socialiste, José Luis Zapatero a livré un soutien sans surprise, mais contre toute légalité, à la politique marocaine. Ce responsable espagnol s'est engagé même à réarmer le régime alaouite à hauteur de 200 millions d'euros. Les Marocains ont déjà lancé un chantier de réflexion ouverte aux Français et aux Espagnols afin de faire avaliser leur pseudo-solution. Après le «O.-K.» inconditionnel de Jacques Chirac qui a qualifié le nouveau bluff marocain de «constructif», le Maroc est allé à la recherche d'un soutien auprès du Royaume ibérique, un allié du premier carré du Palais royal. Ainsi, le projet «d'autonomie pour le Sahara occidental», que compte présenter le Maroc à l'ONU en avril, sera, sans la moindre surprise, au menu des entretiens entre José Luis Zapatero et Mohammed VI. Ce dernier mettra, décidément, à profit cette occasion afin de réclamer un nouveau chèque à blanc de la part du gouvernement espagnol. A la veille de ce rendez-vous, le chef de l'Etat sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé l'Espagne à «assumer le rôle constructif qui lui échoit en faveur de la paix et du respect des droits humains au Sahara occidental». En toile de fond de cette visite, loin d'être innocente, figure également le contrat de réarmement signé entre l'Espagne et le Maroc. Le chef du gouvernement espagnol va-t-il formaliser cette transaction militaire? La question s'impose avec acuité. Car, cette escale imprévue de José Luis Zapatero intervient à quelques jours seulement de l'annonce du contrat par un euro-député du parti de la gauche unie, Willy Meyer. Laquelle convention porte, notamment, sur la vente au Maroc de «1200 blindés et 800 camions militaires». Un faux pas. Mohamed Abdelaziz a averti qu'il «s'agit là d'une action grave et irresponsable» de la part de l'Espagne pouvant donner lieu à «des tensions et des guerres». C'est une action visant à «spolier le peuple sahraoui de son droit légitime à l'autodétermination pour lequel il a consenti tant de sacrifices», ajoute le président sahraoui, repris par SPS. En tout cas, le Maroc compte bien partager l'estrade et les coulisses avec ses parrains français et espagnols afin de parvenir à une caution de son projet. Rien n'est encore joué. Lors de la dernière session de l'Assemblée générale des Nations unies, les dispositions stipulant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ont été une nouvelle fois confirmées. Le projet marocain dit d'autonomie, dont les détails ne sont pas encore dévoilés, a été rejeté en bloc par la communauté internationale et par le Front Polisario qui reste attaché au principe de l'autodétermination.