Le paradoxe c'est que le cours mondial de la banane a tendance à chuter sur les marchés mondiaux. Mais l'on évoque déjà la filière tunisienne où est exportée la banane destinée initialement aux Algériens. Récemment, les barons de l'import-import ont trouvé une nouvelle formule pour devenir exportateurs. Depuis quelque temps, ils s'adonnent à réexporter la banane vers la Tunisie. Résultat, les prix de ce produit alimentaire ont pratiquement doublé en deux jours, atteignant 160 DA dans certains endroits. Ces prix sont appelés à flamber davantage, puisque la filière tunisienne s'est révélée fructueuse. Alors que l'on s'attendait à une baisse des prix avec la fin de l'hiver, les importateurs ont développé des filières formelles et informelles pour gagner plus. La formule est simple: rendre le produit moins abondant, puis augmenter les prix. Rien n'empêche ce genre de pratique, puisque aucun contrôle n'est effectué. Sous le couvert de l'économie de marché, qui repose sur l'offre et la demande, le marché de la banane est circonscrit à une poignée d'importateurs qui ont réussi à contrôler l'offre en agissant sur la quantité mise sur le marché. Jusqu'au week-end dernier, les tarifs oscillaient entre 70 et 90 DA le kilo. Les milliers de revendeurs, qui s'approvisionnaient directement au port, ont été surpris par de nouveaux tarifs imposés par les importateurs. Les prix de gros tournent autour de 110 et 120 DA le kilo, alors que les prix à l'importation n'ont connu aucun changement, d'ailleurs le cours mondial des prix a tendance à chuter. Cet état de fait amène à se poser la question suivante: Qui contrôle le commerce et les prix en Algérie? Pour ce qui est de la filière tunisienne, son rôle est de quadrupler les bénéfices. «Certains chargements ne touchent même pas le sol», nous déclare un jeune habitué du port. «C'est comme ça. Ce sont eux qui décident. Je me demande où est le ministère du Commerce pour contrôler les prix.»