Le ministre de l'Energie et des Mines a soutenu que les amendements visent légitimement à défendre les intérêts de l'Algérie. Catégorique. Dans un langage clair et précis, le ministre de l'Energie et des Mines a défendu bec et ongles l'amendement de la loi sur les hydrocarbures adoptée par l'Assemblée populaire nationale (APN). Chakib Khelil a soutenu que les amendements visent légitimement à «défendre les intérêts de l'Algérie». Interrogé si l'amendement de la loi sur les hydrocarbures signifie que l'Algérie est «revenue au nationalisme énergétique», M.Khelil, après avoir donné des exemples de pays occidentaux qui ont pris des mesures pour protéger leurs intérêts économiques, a observé que «cela ne doit pas, par conséquent, surprendre, que l'Algérie défende aussi ses intérêts». Pour étayer ses propos, le ministre a cité comme exemple, le cas espagnol d'Endesa, protégé par la loi espagnole, devant l'assaut allemand, dans un entretien paru hier dans le quotidien espagnol El-Pais. Revenant sur les dernières négociations sur l'augmentation en deux étapes du prix du gaz algérien de 20% vers l'Espagne, entre Sonatrach et Gas Natural, Chakib Khelil a souligné que cette renégociation, entamée il y a deux ans, a pour objectif d'ajuster l'actuel prix jugé «aujourd'hui très bas» par rapport au prix du marché. Et de préciser que cette renégociation concerne un tiers du gaz exporté vers l'Espagne. L'accord aurait dû être conclu, selon le ministre, il y a de cela 11 mois avant que Gas Natural ne fasse marche arrière se croyant en position de force pour négocier à sa guise. Justement et à propos des négociations avec les compagnies Repsol et Gas Natural relatives au projet intégré de Gassi Touil, M.Khelil a rappelé que c'est le projet le plus important attribué à un consortium international, en ce qu'il inclut l'exploitation et la commercialisation en passant par la production de 4 millions de tonnes de gaz liquéfié par an. Tout en dénonçant le retard accusé quant à sa réalisation, le ministre a estimé que l'Algérie n'est pas près de perdre de sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires. Aussi, il a souligné que l'Algérie n'est pas prête à faire aucune concession sur les délais d'autant que les réponses de ces deux entreprises sont très évasives et les progrès réalisés dans la négociation décevants. Sur un autre plan, et pour encourager les entreprises étrangères à investir en Algérie, Chakib Khelil a réaffirmé que Sonatrach est disposée à céder 0,8 milliard de m3/an de gaz à cette entreprise qui détiendrait ainsi 10% des actions de la société qui exploite le gazoduc, précisant que le groupe algérien maintiendra une participation «minimale» de 26% dans le capital, étant le principal promoteur du projet. Pour réduire le prix du gaz, Chakib Khelil a indiqué que le fait qu'il n'y ait pas d'intermédiaire ferait que le prix serait «moins cher» pour le consommateur. D'ailleurs, il a déploré le faible quota accordé par l'Espagne à l'Algérie qui est d'un milliard de m3. Sur un autre plan, le ministre a affirmé, à partir de Rome, que le projet du gazoduc Galsi est d'une portée «stratégique» pour l'Italie et partant, pour l'Europe, et qu'il est aujourd'hui une «réalité incontournable.» Aussi, il a exhorté les sociétés italiennes à s'impliquer davantage pour la concrétisation de ce projet qui constituera une plaque tournante dans le marché énergétique mondial. Le ministre a indiqué que toutes les études techniques, juridiques, fiscales et économiques ont été finalisées et que l'Algérie est déterminée à faire démarrer le Galsi d'ici la fin 2010 ou, au plus tard, début 2011. M.Khelil a soulevé la question des permis et des autorisations nécessaires pour le bon fonctionnement de la société Sonatrach-Gaz Italia, ce qui n'a pas encore été obtenu, pour l'heure. De ce fait, il devrait y avoir une réciprocité pour que les opérateurs algériens puissent faire de même sans aucune contrainte, et en compétition avec les autres opérateurs italiens.