Après avoir défendu sa loi, le ministre a fini par céder aux amendements proposés par le président. L'amendement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ne semble en aucun cas déranger son initiateur, le ministre de l'Energie et des Mines. S'expliquant sur ce sujet, en marge de la clôture hier de la session de printemps de l'Assemblée nationale, M. Chakib Khelil, dira: «Je suis tout à fait d'accord avec l'amendement de la loi sur les hydrocarbures». Ce dernier qui a longtemps défendu sa loi, n'a pas fait de même cette fois- ci. Contrairement à ses habitudes, le ministre qui n'a pas voulu exprimer sa déception n'était néanmoins pas à l'aise. Il expliquera que cette révision a été imposée par le développement du marché international du pétrole. Et le fait que les contrats conclus avec les sociétés étrangères ont été fixés sur la base de 20 dollars le baril alors que les prix dépassent actuellement les 75 dollars. Sans pour autant illustrer l'article qui fera l'objet d'amendement, le ministre a fait savoir que cette révision permettra à l'Etat d'accroître ses richesses. Cet argument avancé par le ministre ne tient pas du tout la route puisque les contrats signés portent sur l'exploration et l'exploitation des gisements par les sociétés étrangères. Il sera certainement question de revoir la part des entreprises étrangères dans les blocs d'exploration. De toute façon, la réponse sera connue aujourd'hui puisque ce sujet sera au menu du Conseil des ministres qui s'est réuni hier sous la présidence du chef de l'Etat. Publiée dans le Journal Officiel le 19 juillet 2005, «la loi Khelil» n'a pas fonctionné jusqu'au jour d'aujourd'hui. Preuve en est que les décrets d'application n'ont pas été promulgués. Le président de la République a installé une commission d'experts chargée de réaliser une étude comparative entre la «loi Ghozali» de 1991 et celle votée par le Parlement en 2005. Au vu de la décision d'amendement endossée, mardi dernier, en conseil de gouvernement, il est clair que ladite commission a conclu à une incidence négative de la nouvelle loi sur les hydrocarbures sur la nation. Le porte-parole du PT, qui rejetait sans cesse la loi sur les hydrocarbures, a enfin eu gain de cause. L'amendement de ce texte va certainement irriter les entreprises étrangères. Affaire à suivre.