Le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali a présenté, mercredi dernier, aux députés réunis en session extraordinaire à Tunis, un projet de réforme de la Constitution tunisienne. L'un des points phares de la réforme est relatif à la candidature à l'élection présidentielle. La nouvelle Constitution, dont l'annonce a été faite par Ben Ali, en novembre dernier, à l'occasion du 14e anniversaire de son accession au pouvoir, prévoit, en effet, un nombre illimité de candidatures à la magistrature suprême. Devant les députés, le président tunisien a déclaré que cette réforme «touchera la plupart des chapitres de la Constitution et près de la moitié de ses articles». Et Ben Ali d'ajouter: «A travers cette réforme, nous voulons promouvoir le pouvoir législatif en instituant une Chambre des Conseillers aux côtés de la Chambre des députés (...). Le Conseil constitutionnel devrait voir un élargissement important de ses attributions et un renforcement des garanties de neutralité et d'indépendance». Le projet sera soumis à un référendum populaire après son adoption par le Parlement. Ben Ali, 65 ans, qui achèvera en 2004 son troisième et, en principe, dernier mandat selon la Constitution actuelle, est arrivé au pouvoir en 1987, annulant de fait, le statut de président à vie que s'est octroyé son prédécesseur, Habib Bourguiba. Totalisant 14 ans années à la tête de l'Etat tunisien, Ben Ali a réussi à faire de son pays une nation respectée de par le monde et peut se targuer d'avoir un bilan politique et économique positif. En effet, la Tunisie est le pays du Maghreb le moins nanti en richesses naturelles, mais cela ne l'a pas empêché de se positionner en bonne place sur l'échiquier régional, faisant montre d'un grand dynamisme par rapport aux autres pays du Maghreb avec un taux de croissance économique fortement soutenu, à hauteur de 7%, et sur une longue période. Développant l'industrie touristique et la petite et moyenne entreprises, Ben Ali a vu juste sur le plan économique. Au plan politique, l'on notera son attitude solidaire vis-à-vis de l'Algérie, alors que d'autres pays lui ont tourné le dos, allant jusqu'à imposer un visa d'entrée aux ressortissants algériens. 14 ans après son arrivée au pouvoir, le président Ben Ali semble décidé à lancer la deuxième génération de réformes qui se trouve être éminemment politique. La démocratisation qu'il propose aux Tunisiens, après leur avoir permis de bien négocier le virage économique, est vue par les observateurs, comme une démarche visant à promouvoir encore plus la société, de sorte qu'elle puisse accompagner son essor économique par plus de liberté politique. En d'autres termes, la démarche de Zine El-Abidine Ben Ali ambitionne la sauvegarde de la nation tunisienne. «La porte sera ouverte aux ob-servateurs et journalistes en provenance des pays frères et amis, afin qu'ils puissent se rendre compte par eux-mêmes du degré d'évolution que notre pays a atteint dans le domaine de l'exercice du droit électoral.», a déclaré en substance le président tunisien. Enfin, une subvention matérielle sera octroyée à chaque parti participant à la campagne référendaire, qui aura, en outre, la possibilité de mener campagne à travers la radio et la télévision, a déclaré le président Ben Ali.