Hier encore, des tirs d'armes lourdes se sont fait entendre à des kilomètres à la ronde. A son neuvième jour, l'opération de ratissage de grande envergure menée par l'Armée nationale populaire connaît une grande intensité et semble se rapprocher, chaque jour un peu plus, du but escompté, à savoir éliminer les groupes du Gspc qui écument le sud et le nord de la région de Béjaïa, en l'occurrence Amizour, El Kseur et Adekar. Avant-hier, une véritable panique s'est emparée des usagers de la RN 26. La réaction des services de sécurité a été rapide lorsqu'une patrouille de la Gendarmerie nationale avait essuyé des tirs des éléments du Gspc, embusqués dans les bois du lieu-dit El Khroub, non loin de la sortie de la ville d'El Kseur vers Sidi Aïch et juste en face du maquis de Merdj Ouamène sur l'autre rive de la Soummam. La circulation routière avait alors été bloquée des heures durant, rendant même difficile le déplacement des forces combinées appelées en renfort. Les militaires et les gendarmes se sont immédiatement lancés à la poursuite des assaillants qui ont pris la fuite vers les hauteurs situées non loin du village Laâzib. Les échanges de coups de feu étaient franchement nourris, attestant d'un accrochage sérieux suivi de la mise en marche de la machine aérienne. Un spectacle devenu désormais habituel pour les usagers de cet important axe routier depuis le début de l'opération de ratissage.Deux hélicoptères de combat ont bombardé à plusieurs reprises le périmètre montagneux. Hier encore, des tirs d'armes lourdes se sont fait entendre à des kilomètres à la ronde. Aucun bilan n'a été communiqué pour l'heure. On en est au stade de supputations. L'offensive qui s'est accentuée, hier en fin d'après-midi, alors que la matinée a été relativement calme, est expliquée par différentes sources pour au moins deux raisons. Certains parlent, en effet, de diversion, seconde du genre, après celle supposée meurtrière de Béni Ksila. Il s'agit pour les sanguinaires du Gspc d'une tentative de desserrer l'étau qui s'est resserré sur l'autre groupe, assiégé depuis une semaine dans les maquis d'Amizour. D'autres sources soutiennent qu'il s'agit de quelques éléments qui ont réussi à échapper des mailles sécuritaires dressées autour du périmètre de l'opération à Amizour. A l'heure où nous mettons sous presse, aucun bilan ne nous est parvenu, mais on croit savoir qu'il est revu à la baisse. Une source patriotique avançait, hier, avec insistance, le chiffre de six terroristes mis hors d'état de nuire depuis le début du siège, qualifiant de «faux» tout autre bilan donné jusque-là de manière officieuse. En attendant le bilan officiel, l'Armée nationale se renforce, croit-on savoir. Ce qui suppose que l'offensive sera radicalisée dans les jours à venir.