Les contestataires du FLN continuent leur protesta. A Quelques jours de la campagne électorale, les partis localement implantés, tels le RND et le RCD semblent fins prêts à affronter ce rude épisode de la campagne, ne serait-ce que par l'habitude et la connaissance du terrain, sans oublier le maillage fait avec l'appel aux réseaux de militants. Ainsi, par exemple le RND a présenté, au cours de cette période, assez délicate pour plusieurs, une image toute de sérénité avec une liste très peu boudée et les militants ont reçu les candidats avec beaucoup de discipline et surtout avec le même engagement à «servir le parti et donc la liste présentée». Contrairement au frère ennemi, le FLN dont les diverses ailes s'entredéchirent en public, offrant l'image d'un parti en proie à tous les démons. L'autre parti qui a su tirer son épingle du jeu et qui, malgré certaines difficultés au départ, a su faire taire la contestation née les premiers jours à propos de la composante de sa liste, est sans doute le RCD qui annonce, pour aujourd'hui, une conférence de presse que tiendront les candidats de ce parti à l'hôtel Lalla Khadidja de Tizi Ouzou. Les contestataires du FLN continuent leur protesta animée en grande partie par les actuels députés non reconduits et aussi par les «dépités» et autres candidats non retenus par leur parti. Beaucoup d'entre eux s'égosillent et remettent en cause les décisions de leur direction nationale en menaçant de voter blanc ou encore pour les partis hors coalition présidentielle. En fait, ils disent quasi clairement que cet acte de la direction va les mener à voter pour le RCD sans le nommer. D'ailleurs, jeudi prochain, un autre sit-in est prévu devant la mouhafadha et certains ont été jusqu'à dire qu'ils empêcheront le FLN de mener campagne. Les petites formations partisanes comme celles qui ne sont sur le terrain que lors des élections et qui ne se résument, en somme, qu'à des sigles, sans aucune empreinte sociale en Kabylie du moins, sont pour certaines d'entre elles en train de jouer un jeu dangereux. Ainsi et selon des sources impossibles à vérifier, ces «particules» seraient en train de recruter des gens pour être des représentants de leurs formations lors des élections. Cependant et il semble que ces partis qui savent que pour eux la participation ne sera en somme que de la figuration, font ainsi payer ces représentants afin que ces derniers soient «nommés officiellement représentants de telle ou telle formation» tant au niveau des communes que de la wilaya. Selon nos sources, ces représentants achètent donc ces places à raison de 10.000DA pour le siège communal et de 20.000DA pour celui de la wilaya. Ces ventes d'accréditation, si ces cas sont avérés, relèvent tout simplement des tribunaux. Cependant, et tous les petits partis ne sauraient faire dans ces actes délictueux, il y a lieu de noter, que rares sont les listes qui bénéficient d'une aura particuliere dans la wilaya. Par ailleurs, et pour ce qui est des listes indépendantes, on croit savoir que Saïd Khellil, la tête de liste Espoir, non agréée par la Drag pour de sombres raisons de retard, alors que Saïd Boukhari n'a pas hésité à parler, lors de sa conférence de presse «d'élimination politique», donc Saïd Khellil pourrait rentrer de Paris où il est appelé au chevet de son fils malade et hospitalisé, et lui n'est pas homme à se taire devant pareille entrave. Par ailleurs, les archs, désormais scindés encore en deux ailes, se critiquent. Ainsi l'aile drivée apparemment par Yazid Kaci et Rachid Allouache s'est réunie ce jeudi en un conclave et a rendu publique une déclaration qui ne ménage guère les «participationnistes» voués aux gémonies. Pour eux: «...Quitter le navire en premier lorsqu'il fait naufrage et alors qu'il faut souquer ferme, relève de la lâcheté et de l'irresponsabilité politique». Comme on le voit, la précampagne électorale semble démarrer sur les chapeaux de roues.