Le secteur doit cesser d'être un simple réceptacle des exclus du système scolaire. Un observatoire national de la formation et de l'enseignement professionnels sera créé prochainement. «Cet organisme sera prêt dès l'adoption, prochainement, du projet de loi d'orientation de la formation et de l'enseignement professionnels, par les deux chambres du Parlement», a souligné M.El Hadi Khaldi, le premier responsable du secteur, à l'occasion des Assises de la formation et de l'enseignement professionnels, tenues au Palais des nations. L'observatoire en question est considéré comme un instrument de contrôle et de réglementation de la politique de formation. Abordant les principaux axes du programme de réforme globale du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, M.Khaldi a souligné la possibilité d'acquérir et de rénover 1528 équipements pédagogiques, d'augmenter la capacité d'accueil des établissements de formation à 487.249 stagiaires répartis sur tous les niveaux et types de formation, notamment l'apprentissage, et le nombre des établissements de formation à 900 contre 325 seulement en 1999, outre la révision de la nomenclature des spécialités et filières professionnelles. A la faveur de cette nouvelle nomenclature, le nombre des stagiaires a enregistré une hausse de 31% dans le secteur de l'agriculture, 35% dans celui de la pêche, 27% dans celui des BTP et 26% dans le domaine de la protection de l'environnement. Cependant, le nombre des stagiaires a enregistré une baisse dans le secteur des métiers de l'artisanat, soit 13% dans les métiers des techniques administratives et de gestion, 10,5% dans le domaine des arts graphiques. De son côté, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a affirmé dans son discours que la formation professionnelle est condamnée à réussir sa mutation interne «si elle veut devenir véritablement un instrument au service du développement du pays». Ce secteur est ainsi appelé à «améliorer son organisation, en renforçant ses moyens et en réorientant son action pour mieux coller aux réalités de son contexte», a souligné le chef du gouvernement. La formation professionnelle doit cesser d'être un simple réceptacle des exclus du système scolaire, ajoutant qu'elle «ne doit plus être le recours de la dernière chance pour les milliers de jeunes qui n'ont pas réussi leur scolarité et qui sont orientés d'office vers la voie professionnelle». Par ailleurs, fait-il remarquer, la formation professionnelle gagnerait à être encadrée par un dispositif législatif et réglementaire plus étoffé, apte à prendre en charge tous les domaines dans lesquels elle doit intervenir, notamment celui de la diversification des mécanismes de financement en tant que moteur d'amélioration du système existant, a-t-il précisé. L'enjeu est grand, l'un des plus grands défis qu'affronte aujourd'hui l'Algérie, selon les experts, consiste à accroître la compétitivité de son économie, et à augmenter l'employabilité de sa population active par la recherche d'une plus grande adéquation formation-emploi en vue de lutter contre le chômage en ramenant à des proportions économiquement, politiquement et socialement supportables. Dans ce contexte, une enquête de l'Agence nationale de l'emploi, rendue publique hier à l'occasion de ces Assises, fait ressortir le recours de plus en plus fréquent des entreprises à l'emploi temporaire. Cette étude fait ressortir, en effet, que 80,61% des offres d'emploi durant cette année concernent des postes à durée temporaire et que 47% sont destinées à un personnel peu ou pas qualifié, 37% pour un personnel qualifié et 15, 34% pour un personnel hautement qualifié.