La formation professionnelle « doit cesser d'être un simple réceptacle des exclus du système éducatif, elle ne doit plus être le recours de la dernière chance pour les milliers de jeunes qui n'ont pas réussi leur scolarité et qui sont orientés d'office vers la voie professionnelle », a insisté hier le chef du gouvernement. S'exprimant à l'ouverture des assises de la formation professionnelle, au Palais des nations à Alger, Abdelaziz Belkhadem a préconisé la mise en place d'« un système d'orientation efficace » pour accompagner le jeune tout au long de son parcours éducatif. Le gouvernement semble ainsi décidé à tracer la stratégie de la formation professionnelle. Une stratégie qui devra mettre en adéquation la qualification et les besoins du marché en termes d'emplois. Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels a indiqué que les recommandations qui seront issues de cette rencontre seront soumises au conseil de gouvernement pour adoption avant leur entrée en vigueur à partir de septembre 2007. Ces recommandations « seront débattues dans le cadre d'un atelier spécial lors de la prochaine rencontre gouvernement - walis, en vue de leur examen et enrichissement », a précisé El Hadi Khaldi. Pour le chef du gouvernement, la formation professionnelle est condamnée à réussir sa mutation interne « si elle veut devenir véritablement un instrument au service du développement du pays ». Il a néanmoins relevé que la formation professionnelle ne doit pas perdre de vue l'autre volet de sa mission, celui de la préservation des métiers manuels et des métiers de l'artisanat traditionnel, dont la plupart, a-t-il rappelé, « sont intimement liés à notre culture et à notre histoire ». M. Belkhadem a expliqué le recours qu'il qualifie d'exceptionnel à la main-d'œuvre étrangère par les besoins induits par les instruments considérables consentis depuis quelques années à la relance et au soutien du développement économique. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a estimé, pour sa part, que la formation est plutôt « un secteur d'innovation et de qualification », réfutant ainsi l'idée qu'elle soit « un rattrapage de l'échec scolaire ». « La formation, c'est l'investissement et un facteur essentiel de développement », a souligné dans son intervention Abdelhamid Temmar, à l'issue de cette rencontre au cours de laquelle il a également insisté sur l'implication des entreprises, publiques et privées, en tant que « facteurs stratégiques » dans la formation. M. Temmar a suggéré la révision du rôle de l'Etat dans le développement du marché de la formation. M. Khaldi a indiqué à cette occasion que le projet de l'observatoire national de la formation sera prêt dès l'adoption du projet de loi d'orientation de la formation et de l'enseignement professionnels par les deux chambres du Parlement.