Pour éviter que ne se rompe l'équilibre cheptel-pâturage steppique, l'Etat a recours à la mise en défens de périmètres Officiellement, et jusqu'à plus amples informations, notre pays compte 18 millions d'ovins dont 15 à travers la steppe. La wilaya de Djelfa, bon an mal an, comptabilise 2,5 millions de têtes ovines, dont 1,5 million de bêtes productives. L'existence de ce cheptel se justifie par celle de plantes vivaces (alfa, atriplex, etc.) armées par la nature pour résister aux sécheresses persistantes et faire barrage au désert. Pour éviter que ne se rompe l'équilibre cheptel-pâturage steppique, l'Etat a recours à la mise en défens de périmètres - par mise en défens, la loi entend l'interdiction des labours. Simplement, une certaine faune humaine profite de la situation. Pour bénéficier de l'aide de l'Etat, par le biais du Fonds national de régulation du développement agricole (Fndra), on laboure là où justement c'est interdit, dans le meilleur des cas, on plante des arbrisseaux voués à une mort certaine. Privée des racines protectrices de l'alfa et d'autres plantes steppiques, la faible couche de terre s'amenuise et est emportée par le vent. Dans la foulée, les parcours autorisés sont fermés au cheptel. Le scénario fatidique est enclenché: disparition de la végétation, du sol, du cheptel. Pour vous en convaincre, faites un tour du côté du sud de Djelfa, en allant vers Laghouat et notamment dans les zones de Aïn El Ibel, Magtaâ, El Oist et Douis. Et l'administration, dans tout cela ? Que peut-elle faire avec des moyens dérisoires à travers un territoire supérieur à celui de la Belgique. Incohérence du système: l'Etat verse des milliers de milliards à titre d'aide à des gens et prive l'administration de contrôle du minimum de moyens.